Franck Honorat, à l’heure de l’éclosion - Racing Club de Strasbourg Alsace
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03/02/2021

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Franck Honorat, à l’heure de l’éclosion

Avec déjà 167 matches en professionnel à seulement 24 ans, le Brestois Franck Honorat semble enfin s’épanouir sur les terrains de l’élite. Si son équipe est au coude à coude avec le Racing à la quatorzième place, le milieu de terrain traverse une saison pleine sur le plan personnel.

Après Reims, Brest : d’un « Stade » à l’autre sans quitter la Meinau, les Alsaciens reçoivent ce soir un nouveau concurrent direct, seulement à deux unités au classement, dans un registre tactique tout autre. Le vent de fraîcheur sur la Ligue 1 cette saison, incarné par Olivier Dall’Oglio, pensionnaire de la maison bleue au début des années 1990, arrive tout droit de la pointe du Finistère. Tout pour l’attaque, c’est ainsi que l’on pourrait résumer la philosophie du promu de la saison 2019-2020 (avec Metz), dont les jeunes talents s’affinent de match en match. Sur son côté, le virevoltant ailier Franck Honorat a enfilé il y a peu le costume de meilleur scoreur des Ty-Zefs avec sept buts.

Après avoir grandi à Toulon et porté les couleurs du Sporting de six à neuf ans, c’est chez les Aiglons de l’OGC Nice que le jeune Franck signe en 2011, âgé de quinze ans, et amorce son rêve de football professionnel. Il commence à le tutoyer lorsque Claude Puel fait appel à lui en Ligue 1, en tant que remplaçant régulier sur le banc du Gym, dès la saison 2013-2014. Après trois années dans ce rôle, il s’essaie à une saison pleine en Ligue 2 sous la tunique de Sochaux, où ses 24 apparitions finiront de l’aguerrir comme un vrai milieu offensif de percussion. Il inscrit son premier but en professionnel à 20 ans lors d’un match de Coupe de la Ligue, au stade Bonal, face à… Brest.

 « Je n’avais qu’à être devant le but et attendre son centre »

Comme un poisson dans l’eau, il poursuit l’aventure dans l’antichambre de l’élite en s’engageant en faveur du Clermont Foot en 2017. Très vite, l’air auvergnat et le jeu léché de Pascal Gatien lui réussissent. Ludovic Ajorque, coéquipier d’alors, se souvient d’un jeune joueur déjà plein de promesses : « Il faisait souvent la différence sur l’aile avec ses appels en profondeur. Pour un attaquant, c’était super de l’avoir à ses côtés. Il allait, et va encore, tellement vite, qu’il arrivait toujours à prendre son adversaire dans la course. Moi, je n’avais qu’à être devant le but et attendre son centre pour marquer. »

© Stade Brestois

« Son mental m’a impressionné »

70 matches et 7 buts avec les Rouge et Bleu plus tard, à l’été 2019, Franck Honorat retrouve les pelouses de Ligue 1 avec le club voisin de l’AS Saint-Étienne, qui l’avait fait signer puis prêté un été plus tôt. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu pour le Toulonnais sous le maillot vert : de son arrivée jusqu’à l’automne, il ne prend part au moindre match en professionnel et doit se contenter de l’équipe réserve. Jean-Eudes Aholou, lui aussi Stéphanois la saison dernière, salue l’abnégation de son ancien partenaire durant cette période de flou : « Son mental m’a impressionné car il était vraiment dans une situation difficile, il n’entrait plus du tout dans les plans. Mais Franck n’a jamais lâché, et il a réussi à revenir grâce à son sérieux et ses qualités. »

À l’automne, Claude Puel débarque dans le Forez et retrouve le joueur qu’il avait révélé six ans plus tôt. Le 10 novembre 2019 à Nantes, Franck Honorat effectue ses premières minutes dans l’élite depuis plus de trois ans et demi, et participe à la belle victoire des siens face aux Canaris (3-2) en distillant une offrande à Miguel Trauco sur le premier but. Il termine la saison à une place de titulaire jusqu’à l’arrêt des compétitions, avec un total de trois passes décisives en douze apparitions.

Des qualités qui font l’unanimité

C’est désormais à Brest qu’il s’éclate aux côtés de garçons comme Romain Perraud, Haris Belkebla ou Romain Faivre, dotés comme lui de belles qualités de passe et d’un goût prononcé pour la verticalité. « Brest est un petit club familial, un peu comme Clermont, reconnaît Ludovic Ajorque. Il a sûrement moins de pression qu’à Saint-Étienne. Je ne suis pas étonné qu’il s’y sente bien, en plus dans une équipe qui aime jouer et attaquer. Je trouve que cela lui correspond bien. » Pour Jean-Eudes Aholou, Franck Honorat a tout de l’ailier moderne, « rapide, explosif, avec un super pied droit. » Le Réunionnais de conclure : « Il a connu une belle progression, mais on voyait déjà à l’époque, à Clermont, qu’il avait les qualités pour performer en Ligue 1. » 

Les échanges par SMS n’ont bien évidemment pas tardé à fuser ces derniers jours, « pour reprendre des nouvelles et se souhaiter bon courage » convient le grand Ludo, beau joueur. « Cela dit, la différence avec l’année où je l’ai connu, c’est qu’il s’est mis à marquer des buts. Je vais peut-être devoir lui demander de lever le pied contre nous… »

© Stade Brestois