Un monde cruel - Racing Club de Strasbourg Alsace
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07/05/2019

Nous avons connu cela. Trembler et aborder les trois dernières journées comme trois marches sur lesquelles il devient interdit de trébucher. Trois marches vers la délivrance ou vers la tristesse. Ce que Dijon vit à cet endroit du Championnat, nous l’avons connu la saison dernière.

Le Racing n’était pas relégable comme son adversaire, samedi prochain, mais l’incertitude était là. Nous étions 16e, trois points au-dessus du gouffre. Nous partions pour Rennes où nous attendait une défaite et la perspective d’un match contre Lyon dont nous ignorions encore l’issue magique. Nous avons connu cela. Demain était un océan de doutes.

Douze mois plus loin, nous filons vers la Côte-d’Or sans frémir. Notre avenir est en Ligue 1 et se propagera même en quelque contrée européenne au cœur de l’été. C’est un joli mois de mai que nous vivons, d’une insouciance bénie. Nous sommes au chaud quand arrive le week-end des saints de glace.

Douze mois en arrière, c’est Dijon qui était au chaud. On voit que les saisons se suivent et ne se ressemblent pas forcément. A cette heure, la Bourgogne s’inquiète et nous opposera sa peur pour un match qui dit combien le football est cruel. Car le Racing se déplace pour gagner, pour rester dans la première moitié du classement. Et s’il y parvient, il pourrait bien condamner son adversaire de manière quasi irrémédiable.

Ce monde est sans pitié, c’est sa loi, sa raison d’être. C’est même ce que réclame l’équité d’une compétition. Elle va jusqu’à vouloir torturer un ancien entraîneur du Racing, Antoine Kombouaré, un type bien qui me laisse souvenir d’un entretien pour « L’Equipe » d’une grande humanité.

Dans les yeux des Dijonnais, les hommes de Thierry Laurey percevront peut-être cette lueur d’angoisse qu’ils connaissent, qui tenaille les derniers de la classe. Mais ils savent aussi qu’à Caen ou à Guingamp, on attend d’eux qu’ils fassent le job, qu’ils donnent tout pour prendre les points, qu’ils honorent leur métier en quelque sorte.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.