Un jour, une vie !

S’il bat Lorient, ce dimanche, le Racing doublera son adversaire au classement et pourra, si tout s’imbrique, retrouver la place dans la première partie du classement perdue à Rennes. Le Chapitre 1 du litige alsaco-breton s’est achevé au profit des hommes de l’ouest, non sans que la lueur d’un partage ait brillé jusqu’à l’extinction des feux.

Le Chapitre 2 arrive au dernier jour d’octobre, à l’heure d’hiver déjà. Il fera bientôt presque nuit quand finiront les matches du dimanche après-midi. Mais pas encore. Pour le Racing et Lorient, la dispute a lieu en plein jour. Une affaire du milieu, serrée. Toute la Meinau espère un nouveau succès, après St-Etienne, quelle qu’en soit sa proportion.

C’est un match qui ne suscite pas d’angoisse à cette heure. Ni un match de la mort, ni un match pour survivre comme on dit, parfois, sans mesurer vraiment la portée de son écrit. Sans y penser plus, la forme d’une équipe est ainsi exprimée comme un bulletin de santé. Moribonde, malade, convalescente, en rémission, resplendissante. Ne dit-on pas d’une équipe qui retrouve la victoire après une grosse période d’échecs qu’elle est en voie de guérison ?

Le vrai sens des mots, pourtant, s’immisce dans un jour de football quand celui-ci offre à se souvenir des matches les plus importants d’une vie, quand il invite à participer à une cause immense, la lutte contre le cancer du sein. Octobre et rose sont le mois et la couleur d’une campagne annuelle destinée à sensibiliser à son dépistage, à récolter des fonds pour la recherche. Son symbole : un ruban rose.

Mieux que je ne saurais le faire, il faut s’arrêter à la vidéo-témoignage, disponible sur ce site, de Carole Bretteville, ancienne joueuse de l’équipe féminine du Racing et qui donnera le coup d’envoi du match, pour comprendre, participer. Sa pudeur, sa force, son intelligence sont bouleversantes.

Femmes de Foot et sa Présidente, Sabryna Keller, font de ce jour de foot, un jour de solidarité. Quand, sur le terrain, les Strasbourgeois promettent de tout donner, pensons, nous aussi, à donner, un peu ou beaucoup, ce qu’on peut. Pour toutes ces femmes, bien sûr, pour leurs proches aussi, touchés à leur façon par la maladie. C’est un dimanche pour gagner deux matches. Le match d’un jour et le match d’une vie.