Sonnette d’automne - Racing Club de Strasbourg Alsace
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23/10/2018

Sonnette d’automne

Nous sommes à un moment de la vie du Championnat où d’étranges élans pourraient nous emporter. Le Racing est 7e, son meilleur classement depuis notre retour en Ligue 1, sur la ligne de démarcation du premier tiers du tableau. Monaco est tombé au bout d’un match où, soyons honnêtes, les planètes se sont délicieusement alignées pour faire tomber trois points dans la sacoche. La Meinau est en joie et le peuple bleu s’enfonce dans la nuit, ivre d’un clapping à la mode de Reykjavik.

Le Racing a grappillé 15 points en 10 journées. Il avait fallu 15 matches, la saison dernière, pour compiler cette somme. Nous marchons au rythme de 1,5 points par rencontre. A cette allure, nous finirions l’exercice avec 57 points, un de plus que Bordeaux, 6e et européen en mai dernier. C’est mathématique. Mais ce n’est que mathématique.

Les petits rappels ne font pas de mal quand tout va bien. Ca résonne ici comme une sonnette d’automne et ça parle d’un hiver récent. Nous étions 8e au cœur d’un décembre 2017 radieux. Nous venions de terrasser l’immense Paris avant de nous éclater à Bordeaux et d’écarter Toulouse. Metz nous attendait la peur au ventre. Un vent d’euphorie s’était levé. On parlait moins de maintien que de maintien le plus rapide possible. Vous connaissez la suite, l’histoire d’un coup-franc tombé du ciel, nous sauvant du malheur au crépuscule de nos angoisses.

Le devoir de mémoire est précieux dans l’accomplissement des destins, Quand on a payé pour voir, on devient économe de ses promesses. Et on avance, sinon plus prudent, mieux averti en tous les cas. « Nous avons encore des montagnes à franchir » a sagement certifié Thierry Laurey après Monaco. Il sait, mieux que personne, les pièges du relief, la fragilité des humeurs. Notre équipe a-t-elle gagné en constance, en confiance ? A cette heure, on dirait bien. Saura-t-elle s’en servir au gré des pentes ? Elle nous l’indiquera très vite.

Nous serons à Guingamp samedi. Chez le dernier. Et c’est une montagne aussi. Moins de stars qu’à Monaco mais bien plus de talent que ne l’indique le classement. Et un tel besoin de points que la bataille sera forcément féroce. Mais à Guingamp, dont la population est presque quatre fois moins importante que l’affluence à la Meinau, on connaît la musique du haut niveau. Les gars de l’En Avant fréquentent la Ligue 1 depuis six saisons, sans céder aux embruns. Même 7e, rien ne nous autorise à les regarder de haut.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.