Rencontre d’un autre type - Racing Club de Strasbourg Alsace
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18/02/2020

Rencontre d’un autre type

Pour bien apprécier et profiter du moment, juste une date, par exemple. 20 octobre 2019. Alors que s’éteignent les lumières de l’Orange Vélodrome de Marseille, le Racing entre dans une nuit sans joie, une cinquième défaite au cœur, une lanterne rouge à la main. 10 matches, 9 points. Le peuple bleu, sans doute, s’inquiète.

Pour bien apprécier et profiter du moment, une autre date. 23 novembre 2019. Le Racing vient d’enchanter la Meinau contre Nîmes, une semaine plus tôt (4-1). Mais il décolle pour Amiens, la valise très légère. Il est encore un voyageur boiteux. 6 déplacements jusque-là. 1 seul point. Pas le moindre but dans les cages adverses. Mais, à la Licorne, sonne soudain un réveil tonitruant. 4-0. 14 matches, 18 points, 12e. Le peuple bleu, tout à coup, respire mieux.

Pour bien apprécier et profiter du moment, cette date, enfin. 16 février 2020. Après Reims (3-0) et 24 journées, le Racing est 6e et file à Lyon, finaliste de la Coupe de la Ligue, demi-finaliste de la Coupe de France, 8e de finaliste de la Ligue des Champions. Il en revient grandi d’un match nul qui ne doit rien à personne, peut-être même avec un brin de regret. 25 matches, 37 points. Le peuple bleu, peut-être, se met à rêver.

De la nuit noire de Marseille à l’après-midi venteuse de Lyon, 28 unités, en 15 rencontres, ont gonflé le pécule, presque une moyenne de deux points par match. Il faut apprécier et profiter.

On dirait que le Racing a bien avancé dans l’idée originelle, celle d’un maintien tranquille. Les 40 points que Thierry Laurey appelle de ses vœux sont à portée de main quand presque autant (39) sont encore sur la table. Le printemps dictera la récolte finale de cette équipe joueuse, joyeuse, à laquelle rien n’est interdit, à laquelle rien ne sera donné non plus.

Car nous entrons dans le dernier tiers du parcours où chacun a quelque chose à défendre soudain et que ça commence à presser. Il fallait résister à un Lyon obnubilé par une remontée au classement. Samedi, c’est autre chose. Un autre monde où l’instinct de survie renvoie pourtant aux mêmes ressorts que les appétences européennes.

L’avant-dernier du classement surgit dans une nécessité absolue puisque 5 points séparent Amiens du barragiste. Ne doutons pas de l’engagement total d’une équipe picarde qui nous a déjà joué de vilains tours ici au fil de l’épopée jumelle des deux clubs depuis le National.

À l’endroit où il est, le Racing saura ne pas regarder de haut un adversaire qui lui a rendu 17 points depuis le passage des cigognes dans les Hauts-de-France. Qui a, pourtant, été à deux doigts de punir le grand Paris, samedi dernier (4-4). Remontez un peu plus haut dans le texte pour apprécier d’où reviennent les Strasbourgeois. Comme depuis de longues semaines, il faudra batailler encore. Pour profiter encore.

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.