Ô rage, ô victoire…. - Racing Club de Strasbourg Alsace
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15/03/2016

Ô rage, ô victoire….

Ce vendredi (20h) à la Meinau contre Chambly, le Racing aborde une longue dernière ligne droite de dix matches, tous aussi décisifs les uns que les autres. Dix marches à franchir encore et pas une sur laquelle on serait certain de ne pas trébucher. J’en ai trop vu désormais de ce championnat pour me laisser aller à la moindre certitude. Trop de vendredis ont déjà balayé les impressions, les promesses ou les doutes du précédent. Qui, par exemple, aurait juré, après le difficile succès obtenu contre Epinal (2-1), que nous dominerions à ce point les SR Colmar (3-0). C’est pourquoi, je m’étais rendu au Stadium d’un pas incertain. C’est pourquoi aussi, je n’irai pas à la Meinau, ce vendredi, en sautillant comme un cabri.

Disons que je demande à voir alors qu’en même temps, j’aimerais tellement que de ce derby soit né un nouvel élan. Une vague s’est levée à Colmar, ne la laissons pas mourir bêtement sur le premier écueil qui vient. Vous me trouvez pessimiste, peu confiant ? Au contraire. Je connais trop les qualités de cette équipe, sa manière de vivre homogène qui ne s’est jamais effritée, même dans son passage glacial du mois de décembre, ponctué de trois défaites consécutives. A Colmar, le Racing a montré qui il pouvait être, par ses élans techniques et tactiques, surtout par sa volonté sans aucune faille de se jeter sur l’adversaire, à la chasse au ballon. C’est ce qui m’a plu le plus. Le reste a suivi, normalement.

UN BUT TOUTES LES 130 MINUTES !

Je me dis, cette semaine, qu’il faut un peu de rage pour aller au bout de ses rêves. Une bonne rage bien saine, contre personne mais à l’intérieur de soi, une rage contre l’idée de l’échec. Poser le pied sur la pelouse, dix fois encore, en pestant d’avance contre l’immense bêtise à gâcher ce qui a été réalisé jusque-là. Je voudrais une colère sourde et constructive, celle qui rend fort et balaie les obstacles. On ne parle pas de rage de vaincre pour rien.

Dix fois encore, refusons la facilité et l’insouciance. Et peut-être alors, les vendredis se suivront et se ressembleront, en un printemps glorieux. Chambly représente donc la première de ces marches. Chambly qui lutte pour sa survie, Chambly qui sait tricoter un joli football les soirs où ça veut bien rigoler. Mais, Chambly, surtout, qui développe une rage de défendre son but, unique à l’extérieur. C’est la meilleure défense du National en déplacement. Seulement neuf buts encaissés en treize rencontres, un toutes les 130 minutes. On n’écarte pas Chambly comme ça, en restant assis sur son nuage colmarien. Au contraire, on en redescend et, dans un combat de terre et de sueur, on fait face à son destin.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.