Marc Keller : « Rénover la Meinau, c’est construire le Racing de demain » - Racing Club de Strasbourg Alsace
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02/05/2023

Marc Keller : « Rénover la Meinau, c’est construire le Racing de demain »

Marc Keller, on imagine que ce 2 mai 2023 est un jour très important pour vous…

Très important surtout pour le club et tout son écosystème, que ce soit les collectivités, les partenaires, les supporters, tous les Alsaciens … L’annonce du lancement des travaux de restructuration et d’extension de la Meinau constitue un moment symbolique à double titre. D’abord parce que l’équipe qui a œuvré sur le projet est réunie et je tiens une nouvelle fois à remercier les collectivités pour leur soutien depuis toujours ; mais aussi parce que nous l’annonçons ici, à la Meinau, dans ce stade emblématique.

Vous avez l’habitude de dire que la Meinau, c’est un peu « l’autre cathédrale de Strasbourg »…

Oui, c’est là où bat le cœur de l’Alsace, une partie de son patrimoine aussi. Ce sont 25 000 supporters qui se retrouvent tous les quinze jours pour partager vibrer, en famille ou entre amis. Le match contre Lyon vendredi dernier était le 24e guichets fermés consécutif ! Et sans le Covid, la série serait sans aucun doute encore plus impressionnante. La Meinau, c’est aussi un lieu de rassemblement, un lieu fédérateur, avant et après le match, avec beaucoup de convivialité. C’est l’une des meilleures ambiances de France, vainqueur du Championnat de France des tribunes à trois reprises (2017 en Ligue 2, 2019 et 2020 en Ligue 1), son « mur bleu », sa tribune familles, un public de plus en plus jeune et surtout le plus féminin avec plus d’un quart de femmes.

Mais c’est aussi un stade qui a vieilli.

En effet. Il n’a pas été rénové depuis 1984. Strasbourg a été absente de la Coupe du monde 1998 et de l’Euro 2016, le Racing plafonne au niveau des recettes stade … Depuis des années, le club et les collectivités ont investi pour essayer de maintenir à niveau l’équipement, mais ce n’était plus viable. Actuellement nous jouons d’ailleurs avec une dérogation. Dans le contexte de compétitivité de la Ligue 1, on a pris du retard en matière d’infrastructures, que ce soit au niveau du stade mais aussi au niveau de l’Académie et du Centre de performance des Pros.

Il était devenu urgent d’agir ?

En CFA et en National, nous avions déjà des affluences record. Cette situation nous a amenés, dès la remontée en Ligue 2, à initier une réflexion sur le stade. Très rapidement, les collectivités nous ont rejoint, conscientes qu’il fallait travailler ensemble et faire quelque chose. C’était le début du processus. Fin 2016, nous avons lancé l’étude de faisabilité, puis au printemps 2019, les grandes orientations du projet ont été présentées au Conseil de l’Eurométropole, propriétaire de l’équipement. L’équipe formée par les quatre collectivités et le club ont alors donné une conférence de presse commune annonçant le lancement du projet et la première réunion de concertation publique s’est tenue afin d’embarquer tout le monde.

Début 2021, le choix de l’équipe de maîtrise d’œuvre, conduite par le cabinet Populous s’appuyant sur des compétences locales, a été un moment important car il s’est fait à l’unanimité et, donc aujourd’hui, en mai 2023, le choix des entreprises qui œuvreront pendant trois saisons. La livraison est prévue en août 2026, années du 120e anniversaire du Racing.

Quelle était votre vision du projet ?

Nous voulions le stade de demain avec l’ambiance d’aujourd’hui. Nous avons avancé main dans la main avec les collectivités, animés par une ambition commune : celle d’un projet à la fois utile et réaliste. D’abord un projet utile. Utile pour le Racing, pour pérenniser son modèle économique, lui permettre d’être plus ambitieux sur la scène nationale et internationale et améliorer ses revenus pour être plus compétitif face à une concurrence devenue très rude. Utile également pour les fans, en améliorant considérablement l’expérience supporters avec de meilleures conditions d’accessibilité, un meilleur confort, de meilleurs services, une zone hospitalités optimisée tout en restant fidèles à la culture et à l’ambiance unique de la Meinau, qui reflète l’identité et les valeurs d’un club familial et chaleureux. Utile, bien sûr, pour le territoire. Je le dis souvent, le Racing est un acteur majeur du territoire, moteur de dynamisme économique, vecteur d’attractivité et de notoriété et créateur de lien social. Le choix a d’ailleurs été fait de rester à la Meinau et de continuer à contribuer pleinement à la vie du quartier et à son développement. Utile, enfin, pour l’avenir. Car la nouvelle Meinau est un projet éco-responsable et durable, qui a pour objectif de limiter ses impacts sur l’environnement.

Utile, mais aussi réaliste, donc.

Oui, car il est coconstruit et qu’il répond aux besoins et enjeux de chacun. Ce sont plus de six ans de travail en commun. Depuis le début, nous avons souhaité bâtir ce projet ensemble avec les élus, les supporters, les partenaires mais aussi les riverains avec lesquels nous avons tenu de nombreuses réunions publiques pour s’assurer qu’il soit utile à tous. C’est un très bel exemple de mise en avant de l’intérêt général d’un territoire. Le Racing rassemble et fédère ! Même les changements politiques n’ont pas remis en cause le projet.

Le choix de rester à la Meinau était le plus raisonnable ?

C’était la conclusion majeure de l’étude faisabilité. D’abord parce que ce site fait partie intégrante de l’histoire du club et que les supporters sont très attachés à la Meinau. Il n’y aura d’ailleurs pas de naming. Il y avait aussi des raisons financières : construire un nouveau stade aurait coûté deux fois plus cher. Il y avait enfin une volonté marquée sur le plan environnemental et écoresponsable. Le Racing, club citoyen et engagé, apportera sa contribution au développement du quartier, mais aussi celui des mobilités douces en encourageant ses supporters à utiliser le tram, le REME ou le vélo, pour lequel nous prévoyons 3 000 places de parking. Dès les premières réflexions, nous avons imaginé un stade « vertueux », écoresponsable et durable, avec l’objectif de limiter les impacts sur l’environnement.

La capacité du stade sera impactée pendant les travaux ?

Le phasage des travaux est prévu de manière à permettre le maintien d’une capacité qui ne descendra jamais en dessous de 19 000 places pendant les différentes étapes du chantier. La capacité finale sera de 32 000 places. Notre stade reste dans son quartier historique et sera dimensionné à notre manière de vivre le football et adapté aux besoins de nos fans.

Quels seront ses marqueurs forts ?

D’abord une Fan Zone unique en France, accessible à tous car ouverte sur le quartier en semaine, sécurisée les soirs de match et en capacité d’accueillir la retransmission de grands évènements sportifs, grâce à un vaste parvis équipé d’une scène et d’un écran géant. Mais aussi une coursive abritée qui permettra à tous les spectateurs de circuler tout autour du stade, favorisant la convivialité et le partage. Enfin, le choix de regrouper tous les espaces d’hospitalité dans une même tribune favorisera les échanges économiques et politiques et permettra d’exploiter le lieu en dehors des matches. Le stade répondra évidemment aux normes internationales et sera en capacité d’accueillir des évènements d’envergure internationale.

Cette fois ça y est : le projet devient réalité…

De nombreux projets de rénovation ou de construction ont été évoqués depuis 1984, mais ils ne se sont pas concrétisés, pour des raisons diverses. Cette fois, le projet devient réalité. Nous avons fait ce que nous avons dit, nous y avons toujours cru, malgré les aléas. Aujourd’hui l’avenir se dessine : les travaux vont commencer le mois prochain et dans trois ans, le club, la ville et le territoire bénéficieront d’un équipement moderne magnifique.