L’invisible présence - Racing Club de Strasbourg Alsace
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28/08/2020

L’invisible présence

LES COUPS-FRANCS DE BUBU

Les joueurs du Racing auraient bien aimé une Meinau pleine ce samedi soir au moment de recevoir l’OGC Nice. Ce ne sera pas le cas. 5000 personnes, joueurs compris, occuperont la maison bleue, pas une de plus. Il faudra donc faire avec en attendant des jours meilleurs, un monde meilleur.

189 jours après leur dernier match ici, à guichets fermés, le 22 février dernier contre Amiens (0-0), les Strasbourgeois abordent la 2e journée de Championnat en petit comité. Au début de sa nouvelle vie, en CFA2, le Racing attirait déjà plus de monde et ça dit tout du formidable engouement qui n’a cessé de grandir en une décennie.

Morgan Schneiderlin, le plus Alsacien des Niçois, un enfant du Racing, a honnêtement admis que, plus qu’ailleurs peut-être, le rôle du public était immense à la Meinau, que c’était un avantage pour les équipes visiteuses d’échapper à la ferveur du lieu, au soutien fiévreux du Kop et des tribunes alentour.

Pourtant, les joueurs de Thierry Laurey ne seront pas seuls. Les quelques milliers présents su stade les pousseront. Mais pas qu’eux ! Tous les autres, les chanteurs du samedi soir, les gens de l’Ouest, seront rivés devant un écran, dans un bar, chez eux, entre potes, un maillot bleu sur le dos. Prêts à vibrer, à bondir de leur canapé, à crier, à s’embrasser, on l’espère beaucoup.

C’est peut-être ça qui doit habiter la troupe au moment d’affronter un futur cador de la Ligue 1, qui annonce un match compliqué, une empoignade de chaque instant. Jouer pour les absents aussi, tous ceux qui rêvaient d’assister à cette première affiche après plus d’une demi-année de silence. Ils se faisaient une telle joie de remarcher vers la Meinau !

Ils seront là, tout près, dans une maison du quartier ou plus loin, vers le nord ou vers le sud de l’Alsace. Partout. Peut-être alors, en pensant à ce peuple invisible et frustré, une force nouvelle va naître. La force d’une équipe qui doit tant à son public. Il faudra penser à eux quand la nuit sera tombée sur Strasbourg.

Oui, les gars ! Chaque course, chaque tacle, chaque passe, chaque but seront pour eux aussi, ces absents magnifiques. À défaut de les entendre, imaginez-les. Vous ne les verrez pas. Ils sont pourtant avec vous. Ils comptent sur vous !

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.