Les travaux corsés - Racing Club de Strasbourg Alsace
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13/04/2017

Les travaux corsés

Je ne sais pas comment vous sentez le truc. Moi, plus ça va, plus le sentiment m’envahit que cette affaire va nous tenir en haleine jusqu’au bout, jusqu’au 38e match, contre Bourg-en-Bresse, le 19 mai à la Meinau. Je peux me tromper. C’est juste une intuition que je tenais à partager, c’est peut-être le simple pressentiment d’un prolongement de notre histoire récente. Deux fois, ces dernières saisons, nous avons attendu la dernière journée pour connaître le verdict. 2013 : rappelez-vous Raon L’Etape et sa fin de match bouleversante, le vrai début d’une nouvelle vie. 2015 : souvenez-vous de Colomiers lorsque l’espoir de monter en Ligue 2, encore ténu certes, s’est envolé alors même que de folles rumeurs avaient parcouru le stade laissant croire à un ultime basculement des tendances. On dirait que tous les deux ans, nous voyageons longtemps vers le dernier jour, le jour de tous les possibles.

On n’en est pas là, bien sûr. Peut-être tout sera-t-il dit avant, dans un sens ou dans l’autre. Quelque part, pourtant, cette idée d’une folle soirée occupe certains de mes rêves agités. Ça voudrait dire tout simplement que nous serions encore dans la course et c’est une question essentielle alors qu’il reste six marches à gravir. Cela ramène à garder vivant l’objet de nos désirs. Match après match, combat après combat. Si ce n’est pas Bourg-en-Bresse qui nous absorbe en cet instant, c’est le mythe qu’il dessine, la légende hebdomadaire que nous devons écrire d’ici là.

Six marches, disions-nous. Comme six finales. Aussi hautes les unes que les autres, qu’elles surgissent en haut de l’escalier, à l’étage des prétendants, ou en bas, où la survie rend l’adversité plus acharnée que jamais. Nous entamons les travaux corsés. Avec l’AC Ajaccio, la formule est de rigueur. A cet instant, il n’y a plus de différences entre Ajaccio et Brest ou Lens puisque le danger est partout et, souvent, où on ne t’attend pas. Il faut se méfier. Ne pas se laisser endormir par ce 3-6 subi contre Lens avec une sorte de légèreté défensive qui arrive rarement deux fois de suite. N’est-ce pas cette même équipe qui s’est imposée à Troyes (2-1) et très récemment à Brest (2-1), le premier de la classe ? Oui, il faudra être solide et solidaire pour contourner ce perfide obstacle.

Ce lundi de Pâques, nous fêtons le 100e match à la Meinau depuis le dépôt de bilan. Voyons où nous en sommes. Rien ne nous sera donné, je vous l’assure. Il ne faut pas craindre les Corses mais il est impérieux de les respecter au plus haut point. Racing-Ajaccio, c’est la première de nos six finales. Et les finales, les enfants, elles ne se donnent pas. Ce sont des conquêtes qui n’appartiennent, tout au bout, qu’à ceux qui ne lâchent pas un pouce de terrain.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.