LES COUPS FRANCS DE BUBU – L’homme révolté - Racing Club de Strasbourg Alsace
Retour

11/08/2015

LES COUPS FRANCS DE BUBU – L’homme révolté

« Ce n’est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige » : cette phrase d’Albert Camus, écrivain éternel et passionné de football, pourrait faire l’objet d’une dissertation au Bac. Elle colle soudain à notre actualité strasbourgeoise avec une considérable acuité. Je ne cite pas Camus au hasard. L’auteur de « La peste », de « L’étranger », ne disait-il pas aussi ceci ? « Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois ». Nous sommes au cœur des sentiments alors même que ceux-ci tourneboulent l’âme de nos supporters depuis la putain de claque reçue à Dunkerque (4-1). Des sentiments comme la colère, la surprise, l’incompréhension, la crainte, le doute mais aussi le pardon, l’espoir et la confiance.

Ce n’est pas un jour à refaire le match. Chacun en aura retenu sa partie : les erreurs défensives ou les occasions, aussi, qui auraient permis de revenir à 2-2. Peu importe, le mal est fait. Camus, donc, s’interroge sur ce qu’exige la révolte. « Un homme révolté est un homme qui dit non », précise le romancier dans « L’homme révolté », justement. Dire non ? Non à quoi ?

Non aux certitudes

Non à l’idée toute simple que le Racing serait au-dessus des lois dans ce championnat, là où tous les autres se plaisent à le placer avec une manière de perversité de bon aloi. Le Racing est une vraie belle équipe mais il n’est pas le seul dans ce cas. Le Racing veut monter en Ligue 2 mais on va lui mener une vie d’enfer, la preuve en a déjà été faite.

Non à quoi ? Non aux certitudes. Il n’y en a pas en football. Il n’y qu’humilité, travail et volonté. Non à la plainte. La blessure qui va éloigner Oumar Pouye des terrains pendant huit semaines est un coup dur mais elle ne sera pas une excuse. C’est bien le moment de montrer que l’équipe est un groupe et qu’elle saura puiser en elle-même les forces nécessaires.

Des hommes peut-être pas assez révoltés ont raté leur envol dans ce championnat. Le long combat a commencé par un soir où ils n’ont pas su dire non, non à la défaite. L’avertissement a été cinglant, la punition peut-être salutaire. Ce vendredi, Orléans se pointe, déjà vainqueur, ambitieux et bien décidé à enfoncer le clou. Que répondraient des hommes révoltés à tout ça ? Non, non. Encore non.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.