Épisode 1 : le nouveau monde - Racing Club de Strasbourg Alsace
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01/08/2017

Épisode 1 : le nouveau monde

C’est un retour dans un monde que les moins de dix ans n’ont pas connu. Un monde que les plus âgés retrouvent, sans doute un peu plus vite qu’ils n’avaient osé l’espérer. C’est le monde des grandes villes, un astre de bruit, de lumière et de chants comme un brouhaha qui revient et dont nous avions un peu oublié le délicieux tumulte. Nous avons pourtant visité Paris, Lyon et Marseille mais par les portes dérobées du Red Star, du Paris FC, de La Duchère et de Consolat. Il a fallu se glisser dans l’ombre des quartiers pour retourner au pied des monuments du football français et de leurs nouvelles identités. Un temps passé, nous allions simplement au Vélodrome et à Gerland. Nous irons désormais à l’Orange Vélodrome et au Groupama Stadium. Nous n’avons d’autre assurance, à cette heure, que celle de réapprendre un monde qui a changé, vite et beaucoup.

Qui sommes-nous dans cet univers relooké, hyper médiatisé, nous qui venons d’arpenter le chemin tortueux d’une France invisible à l’œil des caméras ? Nous voulions revoir Monaco et Bordeaux. Comme dans la chanson, nous avons vu Vesoul. Mais aussi Steinseltz, Yzeure et Chambly. Nous revenons, riches d’une géographie laborieuse. En marchant vers la lumière, le Racing a su de l’humilité nécessaire aux lentes conquêtes. Notre président, Marc Keller, aime à retracer la voie qui grimpe du pied au sommet d’une montagne. Une ascension dont chaque pas a réclamé patience, solidarité et, le mot doit être répété ici, humilité.

Et c’est ça que le Racing est devenu pour répondre à la question posée plus haut : une grande famille qui s’est unie à l’aune de ses combats obscurs, renaissant de ses doutes. Sur le socle de la Ligue 1, le Racing dépose le bilan d’une aventure pensée à chaque instant, sans folie ou alors celle, seulement, d’y avoir cru avec une énergie farouche. Le Racing, c’est la grande famille des institutions, des actionnaires, des partenaires, de la longue cordée des techniciens et des joueurs qui se sont accrochés à la pente, d’un peuple incroyable et fidèle, comme Pénélope qui, elle aussi, a attendu dix ans le retour de son Ulysse.

C’est une famille qui sait déjà tout des épreuves à venir. Quelques-uns parmi les meilleurs joueurs de la planète nous attendent. Un peu du gratin européen nous sera servi. Ceux-là feront leur championnat. Et nous le nôtre. Le championnat de ceux qui veulent se maintenir, comme le répète Thierry Laurey, déjà prêt à sabrer le champagne si nous terminons 17èmes. Le maintien : c’est l’objectif, le seul. Il est immense. Il faudra rester fort dans les embruns. Et grappiller, et grappiller encore chaque fois que cela sera permis. Ce monde est impitoyable. A l’ombre des géants, pourtant, il reste de la place pour ceux qui ont appris des batailles récentes. Ceux qui, anciens et nouveaux, entendront la chanson d’un Racing qui ne se prend que pour ce qu’il est : un apprenti honnête et besogneux, au début de sa nouvelle vie. Ca commence samedi, à Lyon, où l’horizon programmé est la Ligue des Champions. Une nouvelle montagne, déjà.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.