LES COUPS FRANCS DE BUBU – Je deviens fou ! - Racing Club de Strasbourg Alsace
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07/05/2013

LES COUPS FRANCS DE BUBU – Je deviens fou !

« Ne vous inquiétez pas, d’ici trois semaines tout devrait rentrer dans l’ordre » m’a dit mon psy. Son regard, pourtant, cachait mal une réelle angoisse. J’ai consulté, comme on dit, dès lundi matin. C’est mon ex-femme, et néanmoins excellente amie, qui a insisté. Dimanche, on était à table, elle me tend la moutarde : « Tu préfères assez fort ou assez doux ? ». J’ai répondu : « Je préfère Hassidou ». Or,  elle le sait, j’ai toujours aimé la Dijon forte. Elle s’est inquiétée. A juste titre. C’était clair : le Racing a envahi mon cerveau, il fallait agir vite. « Je n’ai pas de remède contre ça, s’est désolé mon psy, la fin du championnat vous soulagera.. ». « Même si on monte pas ? » ai-je rétorqué. Il s’est levé : « La séance est terminée ». Facile, ça.

J’aurais dû m’interroger avant. La semaine dernière, mon neveu, regardait Zorro à la télé. Tranquille : « Tu sais, tonton, ce qui est bien c’est que Zorro arrive toujours à temps ». Je l’ai engueulé : « Cette fois, il ne faudra pas compter sur lui ». Il a pleuré : « Pourquoi ? ». « Noro est blessé, voici pourquoi, me casse pas les pieds ». Ca s’est accumulé sans que je me rende compte. Le matin, sous la douche, façon Piaf, je chante « Allez venez, Milo ». Tous mes repas sont accompagnés d’une bouteille de Pinaud. Ma mère ne comprend pas : « Pourquoi tu ne m’appelles plus Mamie ? ». Mon fils m’a gentiment tapé sur l’épaule : « Ca fait trois fois que tu lui dis Mohma ». La nuit dernière, j’ai rêvé que je marquais le but de la montée sur un centre de Sabo. Du ventre. J’ai arrêté mon régime aussi sec, on ne sait jamais.

Le mal s’est installé, insidieux. Le pire est arrivé il y a quinze jours. Au volant de ma voiture, j’ai grillé un feu bleu et, bien sûr, je me suis fait gauler cinquante mètres plus loin. « Vos papiers, m’a ordonné le monsieur en uniforme, Gendarmerie ! ». « Quelle gendarmerie ? », j’ai demandé. « Nationale ». Je suis sorti de l’auto et je l’ai pris dans mes bras. Là, il se fâche et me repousse : « Insulte aux forces de l’ordre, a-t-il hurlé. Je vous promets un retrait de permis ». « C’est tout ? ». « Non, et douze points ». Je l’ai embrassé.

Je vous dis à mardi prochain.
Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal “L’Alsace” et Grand Reporter au journal “L’Equipe”. Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg.