Ils vont prendre le TGV vers Paris vendredi matin pour un voyage qui va durer presque dix mois et qui ne ressemblera en rien à des vacances prolongées au Club Med. Ils partent sans savoir vers quel destin leur périple les emporte. Ils savent juste l’itinéraire, les montagnes à gravir, la mer à traverser, les multiples pièges tendus et, aussi, l’attente du peuple alsacien. Et c’est à lui que j’ai envie de parler face à face alors que tout recommence, comme un amour ancien que l’été aurait réveillé aux limbes de nos mémoires. Un si grand pas a été fait déjà, qu’il ne faut rien oublier. Et c’est là, sûrement, le moment de refaire un bout du chemin qui nous a conduits en National.
Tout de suite, je repense à Yzeure, à Auxerre, à Grenoble, à Epinal pour finir, à cette course d’obstacles insensée, à ce retour de nulle part qui a permis que nous ne soyons pas obligés de fermer nos sacs, direction Vesoul ou Chasselay, dans une semaine. Un tir dévié aurait pu tout changer, ici ou ailleurs, ou un poteau malveillant. Et jeter au feu la formidable énergie que le staff et les joueurs ont employée à refuser l’échec.
C’est bien et juste d’y repenser, nous avons d’innombrables semaines devant nous pour vivre, au plus près de nos émotions, cette nouvelle aventure. Je lis beaucoup les commentaires de nos supporters, sur ce site ou sur notre page Facebook. Il y a beaucoup d’espoir accroché à la toile. Et c’est normal. Je ne peux donc que manifester mon humble point de vue. Il vient de l’intérieur d’un groupe qui a peu changé, que j’ai vu travailler ces dernières semaines dans une ambiance sereine malgré les pépins et les blessures, et qui va se jeter à corps perdu dans la bataille. Peut-être ira-t-il au bout du rêve que vous êtes nombreux à caresser, la montée en Ligue 2, peut-être pas. Peut-être rencontrera-t-il des souffrances imprévues. Il s’y prépare déjà.
Remplissons-nous déjà du bonheur d’être où nous sommes. L’ambitieux Red Star attend les joueurs au détour d’un premier match d’une considérable difficulté, sur un terrain synthétique, comme un piège de plus pour commencer. Je me dis juste que c’est bon d’être là.
Je vous dis à la semaine prochaine !
Allez Racing et salut bisame !
Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal “L’Alsace” et Grand Reporter au journal “L’Equipe”. Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg.
