Le goût de l’épopée - Racing Club de Strasbourg Alsace
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17/01/2020

Le goût de l’épopée

Puisque ça ne sert à rien de refaire les matches et de s’apitoyer sur la malédiction messine, regardons devant. Devant, c’est Angoulême, samedi à 18 h, pour un 16e de finale de Coupe de France qui surgit à la tombée de la nuit au Stade Chanzy où s’ébrouent habituellement les rugbymen du Soyaux-Angoulême Quinze Charente.

Les footballeurs de l’ACFC (Angoulême Charente Football Club) y attendent le Racing dans une enceinte de 8.000 places qui sera sans doute pleine à craquer, un endroit de combat et de mêlées furieuses où tout finit usuellement dans les maillots crottés et quelques arcades ouvertes. Il y plane le goût du corps à corps et la possibilité que la cabane tombe sur le chien ou que les mouches changent d’âne.

Tout Angoulême est sur le pont pour un moment rare et précieux. L’ACFC n’a plus atteint ce stade de la compétition depuis 17 ans et rêve de revivre la magie de 2003. Alors en National, Angoulême n’avait cédé qu’en ¼ de finale, aux tirs au but, contre Auxerre, le futur vainqueur. Au tour d’avant, Guingamp (Ligue 1) y avait laissé sa peau. L’idée de plumer une cigogne émarge au chapitre d’émotions anciennes.

9e du Groupe C de National 2, anciennement CFA, mais avec quatre matches de retard, l’ACFC, entraînée par Hervé Loubat, est entrée plein pot dans la nouvelle année. Elle reste sur un net succès chez les réservistes de St-Etienne (3-0), une semaine après avoir écarté Challans (N3) en 32e de finale de la Coupe de France (3-1).

Dans la douceur de Murcie, les Alsaciens se préparent donc à un retour piégeux. Parce que c’est la Coupe de France. Le roman séculaire des exploits les plus fous, des cadors en charpie et des hiérarchies démantelées. Metz, notre récent bourreau, peut en parler, éreinté par Rouen (0-3), un club de National 2. Comme Angoulême.

Pour le vainqueur de la dernière Coupe de la Ligue, sérieux et appliqué au Portel, l’occasion est pourtant belle de vivre une belle histoire et de laisser à ses supporters le goût de l’épopée, d’y retrouver le parfum enivrant du dernier printemps. Les ennemis s’appellent suffisance, prétention, arrogance. Les amis sont le respect, l’engagement, l’envie d’avancer par le jeu et la conquête.

Le Racing connaît la règle. Son statut de favori lui impose des devoirs. Cela revient à ne pas marcher sur Angoulême en charentaises. La Coupe de France est sans pitié pour les pantouflards. Elle les renvoie au coin du feu pour le reste de l’hiver.

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.