Le choc des mondes - Racing Club de Strasbourg Alsace
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26/11/2019

Le choc des mondes

À Amiens, le Racing a enfin levé le secret de la Licorne et mis fin à son errance sur le pré picard, s’imposant tactiquement et physiquement face à son meilleur ennemi depuis sept saisons. En 90 minutes et des brouettes, il a tordu le cou à toutes les vilaines statistiques qui lui collaient aux crampons. Première victoire à l’extérieur, premiers buts. À l’aube de la 15e journée, les coéquipiers de Stefan Mitrović comptent 18 points. Exactement le même total que l’année dernière à cet endroit du Championnat.

Comme je l’avais espéré, la libération de Strasbourg est symboliquement survenue un 23 novembre. C’était donc écrit. Il n’était pas écrit que l’affaire allait prendre de telles proportions. Inutile de refaire le match. Le Racing était meilleur, dans le jeu, dans l’engagement, dans la conquête du ballon, faisant preuve d’une grande fraîcheur physique. Le match contre Nîmes à la Meinau (4-1) avait semé des indices.

Oui, le Racing s’est libéré, retrouvant son élan offensif. Il vient de marquer, lors des deux dernières journées, plus de buts que lors des douze précédentes (8 sur 15). On le souligne moins : il a aussi confirmé sa constance défensive. Avec 14 buts encaissés (3 de moins que la saison passée), il possède la 5e meilleure défense de la Ligue 1. À égalité avec. Avec qui ? Avec Lyon.

Et ça tombe bien. Car c’est Lyon qui s’annonce, au dernier jour de novembre, avant que ne débute le marathon de décembre et ses 5 matches en 18 jours. C’est une affiche majeure de la saison et la promesse d’une immense bataille. Les deux dernières ont été bouleversantes. Des montagnes d’émotions où culminent la trajectoire irréelle d’un coup-franc légendaire puis un doublé d’Ajorque en l’espace d’une minute pour échapper à la défaite.

Et c’est pour ça, encore, que nous marcherons vers la Meinau, samedi, quand la nuit, à peine, sera venue. Lyon sera de retour de son périple à St-Pétersbourg, trois jours avant. Nous ne saurons qu’à l’heure du dîner si cela aura été un avantage pour le Racing. L’OL est une grosse machine. Construite pour courir plusieurs lièvres à la fois. Mais aussi les aiglons, les ours et les cigognes s’il le faut. On n’attrape pas le Lyon sans le chasser chaque minute, chaque seconde qui font un match.

Plus de 250 millions de budget mais un seul point au classement séparent le Racing de Lyon à cet instant de l’histoire. Dans ce choc des mondes, le temps d’un soir d’automne, gagner ressemblerait à un compte de fée.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.