Lancer la machine

Dans ce monde étrange de sièges vides et de spectateurs masqués, les matches, au moins, rythment un semblant de normalité. Le jeu est là pour entretenir notre amour du football. Au moins ça. Même de chez soi, on suit l’affaire de près, sur l’écran clair de nos nuits bleues.

Un stade mythique s’y invite ce samedi soir, considérablement dépeuplé, un de ces endroits, comme la Meinau, où rien n’est plus pareil quand le vacarme de la foule devient l’écho d’une simple rumeur. Geoffroy-Guichard accueille pourtant un St-Etienne-Racing dont on guette l’issue avec beaucoup d’impatience.

Le Racing s’y rend, encore bredouille de points, avec l’idée de lancer la machine pour de bon, après un début de championnat brouillé par une préparation imparfaite. Jour après jour, il s’est occupé à mettre à niveau des états de forme disparates. Ce sera l’un de ses grands objectifs en Forez, avancer comme une troupe cohérente à tous les points de vue.

A cet instant précoce de la saison, laissons du temps au temps. En deux journées, le Racing a payé ses fautes au prix fort. Il a aussi montré par séquences qu’il peut retrouver son allant, cette envie collective brisée par un horrible printemps. Il veut retrouver cela, dans une plus grande continuité. Ce sera déjà beaucoup et si l’un ou l’autre point venait parapher ce désir, le contrat serait rempli.

Ce ne sera pas de la tarte pour autant. Privés de leur match initial à Marseille, les Verts n’ont pas raté leur entrée dans la danse contre Lorient (2-0). Ils ont même été très solides, derrière et devant. Arnaud Nordin (deux passes décisives) et Romain Hamouma (deux buts) ont mis le feu à la maison bretonne. Face à son ancienne équipe, Denis Bouanga se prépare, lui aussi, à chatouiller la défense alsacienne. On sait de quoi il est capable.

C’est un match très difficile qui attend Thierry Laurey et ses hommes. Un soir à tout bien faire ensemble. Pour ne rien regretter.