L’âme du dauphin - Racing Club de Strasbourg Alsace
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22/02/2017

L’âme du dauphin

Depuis sa victoire en match en retard de mardi soir contre Tours (4-2), c’est en dauphin du championnat que le Racing s’apprête à recevoir Clermont ce vendredi. Il serait donc tentant maintenant de classer l’équipe de Thierry Laurey parmi les gros poissons de la marée. Proposition à balayer d’un coup de nageoire : le dauphin n’est pas un poisson mais un mammifère marin, vertébré, dont le petit boit le lait de sa maman. Rien n’est acquis chez le dauphin. Il peut voir très bien en haut et en bas, et même derrière lui. Mais il ne voit pas très bien de face. Il serait donc présomptueux de penser qu’il avance vers un avenir d’une réelle clarté. Il se soucie heureusement de ceux qui le poursuivent. On le dit sociable, aimant la vie en groupe. A cet égard, le vestiaire du Racing ressemble à un banc de dauphins. Il est joyeux et uni. Il ondoie badin dans des eaux qui restent floues mais douces, glissant en presque myope vers son destin.

J’ai juste envie, aujourd’hui, de le laisser nager à sa guise, dans sa quête incertaine mais désormais accomplie sur un point, je le crois : il ne se noiera pas. Il a relevé, contre Tours, un défi tumultueux, en redressant une situation compliquée. Ne croyez pas qu’il soit si simple que ça de se remettre les idées à l’endroit quand on est mené à la mi-temps par une équipe qui joue sa peau. Il faut avoir l’âme dure pour digérer les occasions ratées et les approximations coupables. Le Racing a fait le job, éteint le doute qui montait des tribunes. Pour une sixième fois de suite, il a offert la victoire à ses supporters sur son terrain, gagnant 3-0 en 45 minutes. Ce n’est pas rien, vraiment.

Comme moi, vous savez que Clermont représente désormais un emmerdement de plus à venir. Un match qui survient trois jours seulement après Tours. Contre une équipe, encore, qui va se battre sur chaque ballon pour éviter les ennuis qui guettent. Il va falloir puiser profond pour trouver la force, remettre le couvert. La meute chasse le dauphin du moment. Et dans cette Ligue 2, il n’y a pas de petits poissons.

Et le dauphin dans tout ça ? Il apprécie le moment, rien de plus. Il bondit, ici et là, un peu fatigué ces temps-ci. Il aime, autour de lui, les applaudissements et la joie de son public. Il fait son chemin, sans y voir plus clair que ça. Mais c’est un animal à sang chaud, le sang de son kop.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.