La nuit des chasseurs - Racing Club de Strasbourg Alsace
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24/12/2018

La nuit des chasseurs

Noël, ce n’est pas forcément le 25 décembre. Ça peut être le 22. Oui, c’était déjà Noël à la Meinau, samedi soir. Avec un match cadeau dont on avait rêvé sans trop savoir. Car on avait mille raisons de craindre cet OGC Nice, le pire pique-assiette du championnat. Un coffre-fort qui n’avait encaissé que 4 buts en 8 matches à l’extérieur. Et qui vient d’en prendre 2 d’un coup pour la première fois cette saison, sur terrain adverse.

Le Racing a éreinté Nice au prix d’un combat physique énorme. On aurait dit 11 chasseurs bleus, se jetant sur le porteur du ballon comme si leur vie en dépendait. A deux, à trois, à quatre parfois. C’était d’une beauté féroce, cette envie de conquête qui n’a pas faibli une seule seconde. Après, tout devient plus facile dans le jeu. Le Racing a labouré l’essentiel du football en empêchant Nice de tricoter son affaire. Puis, il a su se servir de ses munitions. Cliniquement. Brillamment.

La victoire est collective. Je serais bien incapable de désigner un homme du match. Matz Sels sera votre choix, pour deux ou trois arrêts décisifs et, surtout, ce penalty repoussé qui a empêché que le doute s’installe. Mais tous les autres ont été au niveau du gardien belge. Je donne 10 sur 10 à tout le monde. C’est Noël.

Le Racing finit les matches aller avec 26 points, 2 de plus que la saison dernière. Il peut regarder la suite avec le sentiment d’avoir fait le job jusqu’ici. Ceux de la saison passée diront aux autres que le chemin reste long. Qu’il faut continuer comme ça pour s’épargner les tremblements du printemps dernier. Une nouvelle chasse commence. Pour des points, encore des points. Qui mèneront l’équipe où elle le mérite.

En attendant, personne ne nous enlèvera les images de cette nuit du 22 décembre 2018 où tout a été assourdissant, même cette minute de silence éternelle durant laquelle des larmes ont coulé des yeux des spectateurs. Le ciel, lui-même, s’est mis à pleurer abondamment. Les âmes volées étaient parmi nous à cet instant d’une tristesse infinie.
Pour ça aussi, c’était bien de gagner. De finir ainsi, dans la communion intense d’un public en fusion et de son équipe. Au bout de la nuit, comme à la fin d’un concert, les joueurs ont répondu au rappel du Kop. Pour une danse encore, une dernière avant Noël. Dans Strasbourg en fête, et plus vivante que jamais.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.