20/09/2017
La venue de Nantes, dimanche à Strasbourg, rappelle un souvenir glorieux, celui du jour où les cigognes ont croqué les canaris en finale de la Coupe de France. C’était en 1966. L’un des acteurs d’alors, Roland Merschel, toujours fidèle à la Meinau, se souvient.
« On était le petit poucet qui n’avait aucune chance » se rappelle Roland Merschel. Un soleil de plomb écrase le Parc des Pinces ce 22 mai 1966. « Je me souviens des Nantais, avant le match, avec leurs survêtements jaunes tout neufs offerts par leur équipementier. Nous on les regardait dans nos costumes de ville et ça a tout doucement commencé à nous monter à la cervelle ». Nantes vient de remporter un deuxième titre de champion de France consécutif, une semaine plus tôt. La France est à ses pieds et la presse spécialisée loue le fameux « jeu à la nantaise », ses lignes resserrées et sa défense en ligne.
« Nous, rigole Merschel, on nous appelait les bétonneurs avec notre libero et notre rigueur défensive ». Deux écoles s’affrontent, personnalisées par deux entraîneurs d’exception, Paul Frantz et José Arribas. « Mais notre souci à nous, c’était aussi la conservation du ballon. Avec Paul Frantz, on faisait la passe à dix pendant des séances entières. La première consigne était ne pas perdre la balle ». L’entraîneur n’a pas à motiver ses troupes. « C’était Strasbourg contre la France entière. On trouvait que les Nantais roulaient un peu des mécaniques ».
Le match se joue peut-être sur un coup du sort. Ramon Muller, le stratège argentin des canaris, se blesse après une demi-heure de jeu. En 1966, le remplacement d’un joueur n’est pas encore autorisé. « A 11 contre 10, nous avons finalement réussi à gagner grâce à un coup franc de Pierrot Sbaïz, décalé par Raymond Kaelbel, un tir du gauche au ras du poteau ». Déjà strasbourgeois de 1961 à 1964, Ramon Muller reviendra en Alsace la saison suivante. La Coupe de France, elle, retourne à Strasbourg quinze ans après celle remportée en 1951. Les joueurs du Racing sont accueillis en héros à leur retour. Le petit poucet a renversé le géant.
🔙 #RCSAFCN en 1966, les canaris croqués par les cigognes en finale de la @coupedefrance. R. #Merschel se souvient ⤵️https://t.co/8CJ7ZuTSzW pic.twitter.com/UuVKGH26S2
— RC Strasbourg Alsace (@RCSA) 20 septembre 2017
Schuth – Hauss (cap.), Kaelbel, Devaux, Sbaïz – Merschel, Stieber, Szczepaniak – Gress, Farias, G. Hausser. Entraîneur : Paul Frantz.
Eon (cap.) – Grabowski, Le Chenadec, Budzynski, De Michèle – Muller, Suaudeau – Blanchet, Gondet, Simon, Touré. Entraîneur : José Arribas.