Keylor Navas, foi de faucon - Racing Club de Strasbourg Alsace
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08/04/2021

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Keylor Navas, foi de faucon

Encore très bon, ce mercredi à Munich en Ligue des Champions, le gardien costaricien du PSG sera, à lui seul, un mur à franchir pour les attaquants du Racing. Portrait d’un homme de foi, passé de la pauvreté à la lumière.

La vie du meilleur gardien de la Ligue 1 au pourcentage d’arrêts (près de 80 %) épouse les contours d’un roman. Elle raconte l’histoire d’un enfant élevé dans une grande pauvreté par ses grands-parents, sous les toits de tôle de San Isidro de El General, au Costa Rica, porté par un esprit de dépassement de soi et une foi catholique qui permettront un destin aussi haut que le Cerro Chirripo, « Le Mont de la Mort », point culminant du pays, un géant au pied duquel il est né.

Un remarquable portrait de Navas, publié en 2019 par le quotidien suisse « Le Temps », dessine l’itinéraire du gardien du Paris SG, « ce gamin aux jambes de cricket » ainsi décrit par Guillermo Trejos, ex-directeur de l’école Pedregoso où le petit Keylor commence à briller dès l’âge de huit ans. Il parcourt alors les huit kilomètres entre la maison des grands-parents et le terrain d’entraînement sur la moto de Juan de Dios, l’entraîneur qui l’a découvert

Mais Keylor caresse un rêve : jouer au Deportivo Saprissa, le plus grand club du pays. Il en pousse les portes du Centre de formation. Il a 16 ans. Il quitte les cénacles familiaux de San Isidro où l’on remerciait Dieu le samedi. Sa grand-mère maternelle, Dona Elizabeth, raconte : « Alors qu’il avait à peine l’âge de comprendre, je faisais prier Keylor sur un rosaire pour mon fils atteint d’un cancer ».

« IL ENTRE DANS LA TETE DE SES ADVERSAIRES »

La foi guide celui qui deviendra bientôt « El Halcon », le faucon. Au Deportivo Saprissa, il brûle les étapes et devient le titulaire du poste en 2007. Roger Mora, l’entraîneur des gardiens, se souvient : « Avant les matches, il implorait le ciel à genoux avec une telle ferveur qu’il me donnait le chair de poule ».

Champion du Costa Rica, Keylor Navas remporte le premier de ses innombrables titres et trophées. Il va les accumuler à son arrivée en Europe et dans le championnat espagnol, au Real Madrid qu’il rejoint après Albacete (D2) et Levante où il obtient le Prix LFP espagnol de meilleur gardien de la Liga en 2014 devant Thibaut Courtois.

Le ciel l’attend à Madrid. Keylor Navas s’y impose après une année dans l’ombre d’Iker Casillas. Si son jeu aérien et sa gestion au pied font naître de timides réserves, sa qualité sur sa ligne et dans les face-à-face émerveillent. « Il cherche constamment à pousser ses adversaires à la faute. Il entre dans leur tête » juge Joël Bats, l’ancien gardien de l’Equipe de France.

L’entrée de Keylor Navas en Ligue des Champions fait tomber un record. Le gardien costaricien traverse ses huit premiers matches dans la compétition majeure sans encaisser le moindre but. Il va la gagner trois fois de suite (2016, 2017, 2018), sera autant de fois Champion du Monde des Clubs.

PREMIER MATCH EN LIGUE 1 CONTRE … LE RACING

Le 2 septembre 2019, Navas signe au PSG et dispute son premier match en Ligue 1, le 14 du mois, contre le Racing (1-0). Il ne cesse, depuis, de montrer un talent que n’égalent que sa discrétion et son sens de l’amitié. Il est devenu l’homme sur lequel Paris se repose quand l’incendie couve dans la surface de réparation.

© Panoramic

A 34 ans, alors que court la rumeur de sa succession, l’international costaricien aux 85 sélections, idole de tout un pays, n’a pourtant pas fini de déployer ses ailes de faucon, avec l’aide de Dieu « son pilier fondamental dans la vie ».

Marié à une ex-mannequin rencontrée au sein … d’une congrégation religieuse, Keylor Navas mène une vie loin des lumières et des ragots. Loin du « Mont de la Mort » où il reviendra un jour. Sûr de sa foi. Confiant, quand Paris tremble et que, 11 mètres devant lui, s’approche un Messi.