Jour de poissons - Racing Club de Strasbourg Alsace
Retour

29/03/2016

A neuf journées de la fin du championnat, à force de garder les yeux et l’esprit rivés sur le seul objectif qui nous obsède, il est parfois ardu de surgir ici avec une exceptionnelle originalité. Cherchant un peu de soutien avant de m’avancer vers mon coup franc hebdomadaire, j’ai sollicité de l’aide dans le bureau du staff du Racing. « Mes parents habitent Boulogne, tu peux parler du vent qui souffle fort en ce moment » a lancé Florian Bailleux, notre préparateur physique. Sébastien Roi, penché sur son ordi, a relevé : « On joue la meilleure attaque du National à domicile avec 23 buts ». Avant de soumettre : « Le stade de la Libération, ça t’inspire ? ». Puis Florian, m’informant que la sole était le poisson le plus pêché par là-bas, ce dont je le remercie chaleureusement, a finalement tranché : « Fais un truc sur le 1er avril ». Au fond pourquoi pas ! Mais pour dire quoi ? « Ça, c’est ton boulot » a-t-il décidé, pragmatique.

Du poisson donc au menu avant de filer vers le premier port de pêche de France, un 1er avril, fête nationale de la blague ichtyenne. Ne pas en faire une mauvaise chez un adversaire qui vient de s’imposer sans trop souffrir à Colmar (1-0) serait déjà une bonne idée. Pour cela, un seul message aux attaquants : éviter de rester muets comme des carpes et trouver la faille comme lors des trois derniers matches. Derrière ? On veut un Oukidja frais comme un gardon et une défense compacte. Serrés comme des harengs sur toutes les balles arrêtées. Au milieu, pas question de noyer le poisson, on se jette sur tout ce qui bouge.

Le National est une mer sauvage

C’est l’heure de ne pas avoir une mémoire de poisson rouge. Se souvenir un peu des naufrages de décembre et beaucoup de la fin d’une longue disette à l’extérieur à Colmar (3-0) où je recommande la table des « Trois Poissons », quai de la Poissonnerie. Ne pas rester entre deux eaux, plutôt surfer sur la vague de trois succès de rang. En cas de difficulté, former le banc et vite remonter le courant comme savent si bien faire les saumons.

Ce n’est pas le moment de tendre la perche à Boulogne qui n’attend que ça. Le National est une mer sauvage où chacun lutte pour quelque chose, monter ou sortir la tête de l’eau. Plus ça va, plus ça chahute de partout. C’est un endroit où, les vendredis soirs, on se sent rarement comme un poisson dans l’eau. Il y a toujours anguille sous roche. En un mot comme en cent, ce serait génial de ne pas rentrer chez nous dans la peau d’un dauphin. C’est un soir à mettre le turbot. Bon là, j’ai triché avec l’orthographe mais ça m’arrange. Je ne suis finalement qu’un pauvre pêcheur.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.