Face à l’océan - Racing Club de Strasbourg Alsace
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19/03/2022

Face à l’océan

Au premier jour du printemps, à mille kilomètres d’ici, ayant survolé la France d’est en ouest, le Racing se pose à Lorient, où la terre s’arrête, où l’océan gronde les nuits de tempête, où justement les footballeurs bretons luttent contre les vagues, et, comme les marins, c’est la ligne de flottaison qui occupe l’équipage, tout le monde sur le pont pour sauver le bateau.

Le Racing a suffisamment bataillé pour cela, et encore jusqu’à l’ultime journée de la dernière saison, pour connaître de l’instinct de survie auquel il sera confronté. Avec Lorient, il retrouve d’ailleurs son compagnon de fortune car un match nul, dans une Meinau étranglée par un silence d’église, avait alors épargné le naufrage à chacun.

La ligne de flottaison, sous laquelle finiront deux relégués et un barragiste, Lorient vient de la franchir en remportant un match capital à Clermont (0-2). C’est donc, forcément, un 17e de la classe requinqué, prêt au combat qui se dresse, sans doute décidé à redevenir celui qu’il était aux petites heures du Championnat, quand, coup sur coup, il avait battu Monaco (1-0), Lille (2-1) et Nice (1-0) lors de ses trois premiers matches joués à domicile.

Lorient s’est remis d’un hiver épouvantable, d’une série glaciale de huit défaites de rang, pour se donner l’espoir de rester dans le grand monde.

C’est un souci que le Racing a mis derrière lui et, s’il se retourne encore, c’est pour surveiller la meute et tous les cadors qui la composent. Avec Monaco, il vient de se défaire de l’un d’eux, renforçant sa position dans le Top 5, espace qu’il continuera d’occuper quoiqu’il arrive à Lorient, et même ailleurs.

Désormais, on ne manquera pas de lui rappeler l’état de son statut, aussi inédit soit-il. Le Racing est devenu l’équipe qui n’a perdu qu’une fois en dix matches dont six ont été des victoires. Le Racing est devenu l’équipe à battre, la seule, en 2022, qui a traversé six rencontres sans prendre un but après, auparavant, avoir été celle qui enfilait les buts comme des perles.

Ce sera son bagage à Lorient et on est plus curieux qu’inquiet d’en connaître le poids. Car rien de grave ne peut arriver, rien qui pourrait réveiller les angoisses anciennes. Peut-être bien, le Racing va-t-il nous surprendre encore, face à l’océan, à la rencontre des embruns. Peut-être ne savons-nous pas encore tout de lui.

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.