Esprits criminels - Racing Club de Strasbourg Alsace
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31/08/2016

Esprits criminels

La Ligue 2, ça vous change la vie. Un peu, ça fout même le bordel. D’ailleurs, à la maison, je sais pas comment annoncer l’affaire à Simone. Car, elle est cool, Simone. Enfin, elle était, car je sens que ça pourrait chauffer dans pas longtemps. Même si ça n’a pas été facile au début, elle a en effet fini par accepter ma relation avec le Racing et mes écarts du vendredi soir. Elle fermait les yeux, écrasant une grimace lorsqu’elle me voyait sortir de la maison avec mon maillot bleu et ma casquette. Elle en profitait pour se payer un graillon avec les copines. C’était admis. On allait au Super U à 16h pour les courses du week-end. Ensuite, chacun son truc. Ça roulait bien.

L’ennui, c’est que Simone y tient à ses habitudes. C’est lundi-télé, mardi-télé, mercredi-scrabble, jeudi-télé, vendredi-foot (moi)-bouffe (elle), samedi-ciné, dimanche-parents (les siens évidemment). La belle vie quoi ! Sauf que là, je devine l’embrouille. Pas encore eu le courage d’en parler. « Tu vas droit au but, m’a conseillé mon pote Changui, tu balances l’info, tu bombes le torse, c’est comme ça et basta ! ». Changui ne sait pas tout. Le lundi, on a « Esprits criminels » sur la Une. Simone adore mais pas toute seule. « Esprits criminels », ça glace les sangs, c’est du brutal comme dit Bernard Blier dans les « Tontons flingueurs ». Le lundi, Simone me broie les phalanges quand Hotchner sort son flingue. Ma présence la rassure.

Du coup, septembre annonce de lourds nuages. Avec Racing-Troyes, le 12, et Racing-Red Star, le 19, ça fait deux matches de suite à la Meinau, un lundi soir. C’est bientôt, je ne peux plus tergiverser. J’ai une idée. Je vais faire l’impasse sur le match amical contre Union Luxembourg ce vendredi soir. Faire « gentil garçon ». « Et si on se faisait plutôt un petit repas en amoureux comme avant, mon petit cœur ? », je vais dire. Mais, je la connais, elle va flairer l’arnaque. Simone, elle est finaude.

Pour tout dire, j’ai même passé un coup de fil à la Ligue pour expliquer ma situation. « Jouer le lundi, c’est débile, j’ai argumenté, c’est contre l’esprit ». Paraît qu’ils ont déjà tous les kops de France sur le dos avec ces matches n’importe quand. Ça n’a pas marché bien sûr. Bon, j’annonce ça vendredi soir devant les sushis (Simone adore les sushis). Ça va péter grave. Simone, quand elle est fâchée, elle correctionne plus, elle dynamite, elle disperse, elle ventile.

Au moins, je vais savoir si mon couple est solide. Je prends le risque. J’irai sur les bords du Krimmeri quoi que ça me coûte. Il est trop bon ce début de saison ! Après, j’aurai presque deux semaines pour parler de Racing-Valenciennes qui vient d’être fixé au samedi 1er octobre à 15h. Normalement, le samedi après-midi, je tonds la pelouse.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.