Épisode 26 : un samedi au Parc - Racing Club de Strasbourg Alsace
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15/02/2018

Épisode 26 : un samedi au Parc

Au crépuscule d’un match de feu qu’il a longtemps serré au creux de sa main, le PSG a cédé à Bernabeu. Dans trois semaines, il livrera une bataille immense pour renverser le sort. Il en est parfaitement capable et il le sait. Les Parisiens sont revenus de Madrid avec un mauvais goût dans la bouche. Celui de la frustration, d’un peu d’injustice peut-être. Mais le rêve européen reste intact. Le 6 mars prochain, dans un Parc des Princes incandescent, ils pourraient bien rendre la monnaie de sa pièce au football espagnol. Ecrire l’histoire à l’envers et faire subir au Real ce qu’il a enduré l’année dernière à Barcelone.

Abasourdis sans doute par cet affrontement d’un autre monde, nous avons regardé la chose avec nos yeux à nous. Nos yeux d’Alsaciens, de supporters d’un Racing qui s’en va, ce samedi, se frotter à un adversaire d’une planète à part. Dans un monde idéal, nous pourrions nous réjouir de la débauche d’énergie consentie trois jours avant notre arrivée dans la capitale. Il n’y a pas de monde idéal avec un PSG qui a laissé Trapp, Meunier, Thiago Silva, Pastore, Draxler, Lassana Diara et Di Maria sur le banc au coup d’envoi. Ce n’est pas un banc, c’est un canapé d’artistes. Plusieurs en sortiront probablement cette fin de semaine pour nous sauter à la gorge. Avec son effectif, le PSG peut aligner deux équipes qui termineraient aux deux premières places du championnat de France.

L’affaire madrilène n’y change rien. Le PSG aurait gagné à Madrid qu’on nous aurait annoncé un adversaire sur un nuage d’où il ferait tomber le déluge sur nous. Battu, il n’est pas en situation d’en remettre une couche. Il s’avance un peu meurtri et désormais contraint à contenter son peuple, à s’excuser de dix minutes d’égarement en terre castillane. Il n’a pas oublié non plus que c’est à Strasbourg qu’il a subi sa première défaite de la saison. Ces gens-là n’ont pas que du talent. Ils carburent à l’orgueil.

Nous souffrirons beaucoup. Comme nous avons souffert à la Meinau le 2 décembre dernier. Un prodige était né en cette date napoléonienne, produit d’un réalisme total et d’une bonne fortune rarissime. Les prodiges n’arrivent pas tous les deux mois et demi ou alors ce serait un enchaînement vraiment stupéfiant. Les chances de fortifier notre condition, Porte de St-Cloud, sont maigres. Ce n’est pas faire injure à nos gars de l’écrire. Mais je sais qu’ils se battront. Car ils savent pourquoi ils se battent. Ils marchent sans peur vers le Parc, vers la vallée des princes où, parfois, d’humbles sujets creusent d’invraisemblables légendes.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.