Épisode 2 : le vent du nord - Racing Club de Strasbourg Alsace
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08/08/2017

Épisode 2 : le vent du nord

L’idée surgit déjà que les prévisions estivales pourraient durablement cheminer au cortège des saisons. Elles portaient un accent de lutte des classes, d’une société clivée par deux castes, celle des riches et celle des moins riches, pour le dire gentiment. Par ses résultats, la première journée de Ligue 1 a conforté la perception d’un championnat à deux vitesses au moins. Nous nous y sommes préparés, habités par la perspective de devoir batailler rudement au champ des humbles et d’accepter le joug des seigneurs et de leurs armées sans prix, ni pitié.

Les armadas avancent déjà et tout indique qu’elles vont gagner encore en rythme et en puissance. Nous irons donc notre route, avertis, s’il en était besoin, par un voyage initial qui s’est soldé par une marge excessive à mes yeux compte tenu des moments encourageants entrevus dans la défaite. La réalité a mis en musique les sentiments d’avant-saison. Elle vient tout simplement de nous rappeler notre condition et le sens de nos humeurs. Solides dans les embruns, solidaires à tous les étages. Nous le disions. Nous y sommes.

Et nous y serons quand sonnera l’heure de ce Racing-Lille qui s’annonce aussi impétueux que l’affaire lyonnaise. Le LOSC a déjà porté sa marque, celle d’un Marcelo Bielsa au jeu dévorant d’ambition. Nantes a payé l’addition et n’a pas à en rougir. Lille sera, à n’en pas douter, l’un des grands animateurs du championnat. Le vent du Nord va souffler très fort, et souvent, sur la France. Il s’apprête à tourbillonner sur la Meinau pour ce premier match de L1 en terre alsacienne depuis une éternité.

Ce moment formidable, attendu depuis presque une décennie, est arrivé. C’est un dimanche d’histoire dans une enceinte relookée, à l’image, c’est le mot, des deux écrans géants accrochés, nord-ouest et sud-est, à la diagonale du nouveau monde. C’est un dimanche de communion surtout. Entre une équipe lancée vers son défi et un public plus précieux que jamais dans l’écriture d’un destin inédit. Un peuple qui vient d’accompagner le Racing, avec une ferveur immense, dans son ascension et qui tiendra sa posture aux vertiges de la montagne.

Monter quatre fois a été une aventure considérable, excitante. Nous avons vécu six années, les yeux rivés au ciel, les poumons crachant le chant de la renaissance. Chantons désormais l’hymne aux cent couplets, de la force, de la résistance, de la faute pardonnée, du but que nous irons marquer ensemble, du talent qui va naître dans le bourdonnement de la Meinau. Apprenons cette autre vie, partagée, autour d’un projet humble et magnifique, le maintien. Ouvrons grands nos cœurs. Et, à la fin, nous serons, d’une autre manière, de vrais champions. Encore une fois.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.