Épisode 16 : un rêve plus grand - Racing Club de Strasbourg Alsace
Retour

29/11/2017

Épisode 16 : un rêve plus grand

C’est un rendez-vous étrange et merveilleux. Il marque le chemin parcouru, le droit à se frotter à ce qui se fait de mieux en Europe. Il indique tout à la fois les différences entre deux mondes. Des années de combat sont derrière nous, des années à sauter les barrages pour arriver où nous sommes, parmi les vingt meilleures équipes françaises. Ne l’oublions jamais dans le combat hebdomadaire pour s’y maintenir qui est le nôtre. Le match nul que nous venons d’arracher contre Caen (0-0) reste une étape parmi d’autres. Moins aboutie que certaines où nous méritions mieux. C’est ainsi et ça le restera jusqu’au bout. L’emballement, le doute et l’espoir sont le mélange promis à notre destin. A défaut de briller mardi soir, nos gars ont lutté pour s’emparer d’un point. C’est un point positif à cet égard.
Samedi, au milieu d’un après-midi froid et peut-être neigeux, un objet à part nous arrive. Contre lequel la rivalité semble impossible mais c’est une belle chose qui surgit soudain. A prendre pour ce que c’est, le pot de terre contre le pot de fer, la course irréelle entre une voiture de tourisme et un bolide de Formule 1. Dans une interview à venir, ici, Raymond Domenech, champion de France avec le Racing en 1979 et ancien joueur du PSG, parle d’une « utopie » concernant un éventuel succès alsacien. Pour l’ancien sélectionneur de l’Equipe de France, notre fortune est ailleurs. « Dans la vie de groupe, dans l’idée permanente de ramer ensemble dans un réflexe de survie », dit-il.
Ce Racing-PSG représente peut-être un espace où le résultat est un essentiel mineur. Une parenthèse enchantée, le fruit cueilli à l’arbre de notre construction, un moment conquis et offert au peuple de la Meinau. On peut regarder ça comme ça. Un vrai match quand même où la victoire serait un tremblement de terre et le match nul une stupéfaction. Un match, surtout, pour grandir et préparer la suite. Se dire qu’il faudra, ensuite, agglomérer toutes les énergies pour revivre ça. On veut Paris à Strasbourg chaque année. C’est le sens de notre saison et de celles qui viendront.
C’est notre victoire à nous, déjà. Paris est plus qu’un adversaire, c’est le constat de notre évolution, la projection en réel du film de notre histoire récente. On en avait rêvé. Mais nous rêvons désormais plus grand que Paris. Nous rêvons tout simplement de rester en Ligue 1. Et ça dépasse largement cet instant précieux que nous avons mérité de faire réalité.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.