Épisode 14 : synonymes - Racing Club de Strasbourg Alsace
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21/11/2017

Épisode 14 : synonymes

Aux points où en est la Ligue 1, ce qui n’est pas une faute de grammaire mais un pluriel comptable, on dirait qu’une scission s’est produite entre deux fractions de sa population. Comme si l’idée, émise en début de saison, qu’on allait assister à un championnat à deux vitesses se dessinait petit à petit. La photo du moment le dit même si on pressent quand même que la situation n’est pas tout à fait figée et que certains, dans la deuxième partie du tableau, peuvent encore faire la liaison avec le haut.
A cette heure, 12 points séparent le leader et très probable futur champion, le PSG (35 pts), de Nantes, 5e. Mais 7 unités seulement éloignent le 6e, Caen (19 pts), de Lille, le 19e et premier relégable (12 pts). Le Racing (18e, 13 pts) pédale au sein de ce peloton très compact où l’on n’a pas fini de jouer des coudes, où les positions vont souvent bouger. Il est assez normalement accompagné de Troyes et Amiens (15 pts chacun), les deux autres promus de l’année.
En fouillant dans les affaires alsaciennes, on peut se réjouir d’un inversement des tendances. Après avoir pris 5 points en 8 journées, un bilan qui conduit tout droit en Ligue 2, nos petits Bleus viennent d’engranger 8 points lors des 5 dernières étapes, un rythme qui assurerait le maintien s’il se confirmait. Il indique peut-être la fin d’une première phase, celle de l’adaptation aux contraintes du haut niveau. On ne passe pas comme ça du National à la Ligue 1, en deux saisons, sans avoir à payer pour voir. L’évolution est encourageante. Les vertus dans le jeu et le combat n’y sont pas étrangères.
Consacrée aux chiffres plus qu’à la littérature, cette chronique conduit à une autre constatation. Si le Racing démontre une activité offensive des plus honnêtes (8e attaque avec 15 buts marqués), le bilan défensif, par contre, est mauvais. Les 24 buts encaissés nous situent au plus bas de l’échelle, à égalité avec Metz, la lanterne rouge. Le classement, dans ce domaine, est d’une froideur implacable : sept des huit défenses les plus perméables figurent au sept dernières places du tableau général.
Mon rôle, ici, n’est pas d’alarmer, encore moins de mettre en cause tel ou tel secteur de jeu, surtout à un moment où l’infirmerie est encore bien garnie. Protéger le but est aussi un devoir collectif qui concerne tous les joueurs d’une équipe. Contre Rennes, par exemple, nous avons vu un groupe acharné dans les duels, prompt à aider le collègue et qui a finalement concédé très peu d’occasions. Avant d’aller à St-Etienne, sans doute avide de venger l’élimination en Coupe de la Ligue, une deuxième phase d’adaptation s’ouvre peut-être. J’ai eu la curiosité de consulter le dictionnaire des synonymes. Au mot « défense » correspond le mot « maintien ».

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.