Enfin ! - Racing Club de Strasbourg Alsace
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03/08/2016

6 août 2016 : voici donc la date correspondant au jour que nous avons tant attendu. Samedi, à 15h, le Racing reçoit Amiens pour son premier match de Ligue 2 à la Meinau depuis plus de six ans. Nous serons 20 000 ou plus en plein mois d’août à nous rassembler dans un stade qui a fait sa mue lui aussi, il sera facile de s’en rendre compte. On peut parler d’une véritable maison bleue. La nouvelle tribune du KOP, agrandie, à l’ouest, fait désormais face à la tribune dite « famille ». La Meinau est à tout le monde, petits et grands. Chacun, à sa façon, devrait y trouver son bonheur.

Sur le terrain, c’est Amiens après Bourg. La transition entre le National et la L2 se dessine en terrain connu pour le moment. Bourg-en-Bresse nous a devancé d’un point pour la montée il y a deux saisons. Evoquer Amiens c’est se souvenir d’un vendredi 13 mai 2016 qui avait glacé la Meinau en quelques secondes. Ce soir-là, à la 94e minute, au cœur d’une forêt de Strasbourgeois, Aboubacar Kamara, du bout du pied, avait fait taire un public déchaîné qui fêtait déjà l’accession des siens. Je me souviens de ce silence soudain, terrible. Amiens nous condamnait alors à patienter deux longues semaines encore tout en montant sur un podium que les joueurs de la Somme n’allaient plus quitter. A la Meinau, Amiens a toujours montré une envie d’en découdre considérable. Ce sera encore le cas cette fois-ci, nous le savons.

Après une journée, Alsaciens et Picards appartiennent à l’épais peloton de quatorze équipes dotées d’un point. A Bourg (0-0), le Racing a été tout près d’en ramasser deux de plus, qui auraient été mérités. Amiens a tenu en laisse l’un des immenses favoris du championnat, le Stade de Reims (1-1). On dirait qu’on s’observe encore. Thierry Laurey est lucide quand il suggère qu’il faut attendre quelques journées avant d’en savoir plus sur les forces des uns et des autres. C’est en automne que les ambitions se dévoilent en même temps que se dénudent les arbres.

Il faut pourtant se méfier des étés. Ils peuvent être meurtriers. L’étape initiale a montré combien le championnat paraît compact. Chaque point compte et le 500e match du Racing en Ligue 2 correspond à un rendez-vous très important. Il dépasse le cadre d’un simple anniversaire. Toute une région se précipite, impatiente et pleine de rêves, à la convocation d’une histoire à réécrire. Il s’agit de pousser comme jamais cette équipe où les anciens jouent derrière et les nouveaux devant, où l’envie d’avancer ensemble est partout. C’est un moment très fort qui s’approche, émouvant presque après tant d’énergie mise à resurgir du néant. Nous savions tous que le Racing ne pouvait pas mourir. Il nous attend, plus vivant que jamais, à la fois plus raisonnable et plus ambitieux que jamais. Ce n’est peut-être pas un hasard si, après des années de remise en ordre à tous les niveaux, le Racing retourne à son vrai monde le jour de la Transfiguration.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.