Demain n’existe pas - Racing Club de Strasbourg Alsace
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26/04/2016

Demain n’existe pas

A l’attention des téméraires qui, chaque semaine, subissent mes états d’âme, je voudrais dire, ici et simplement, que la ligne du « pas à pas », adoptée mardi dernier, ne changera plus. Il reste cinq matches désormais avant le passage de la ligne, cinq objets uniques et imprévisibles qu’il convient d’empoigner en essayant de faire abstraction de ce qui s’est fait et de ce qui se fera. On ne refait pas les matches, pas plus qu’on ne les scelle d’avance.

Quelqu’un m’évoquait, l’autre jour, une chanson de Lara Fabian que je ne connaissais pas. Le refrain dit : « Demain n’existe pas, le temps s’écoule au temps présent ». Pour le Racing, le temps présent porte un nom : Avranches. Avranches est une commune de la Manche qui fait face à la baie du Mont St-Michel. Sa population (environ 8 000 habitants) est deux fois et demie moins importante que l’affluence que nous avons connue à la Meinau, vendredi dernier, contre Luçon. On dirait qu’il y un monde entre Avranches et Strasbourg. Mais, ça non plus, ça ne veut rien dire. Guingamp, qui évolue en Ligue 1, est encore plus petit. Le football est un monde à la géographie aléatoire. Sa démographie est régie par la valeur des hommes et de leurs projets.

AVRANCHES JOUE SA PEAU

Vendredi soir, dans une arène minimaliste mais forcément bouillante, Avranches et le Racing suivront deux objectifs aux antipodes : rester en vie ou se rapprocher d’une vie nouvelle, attendue par des milliers d’Alsaciens. Ce ne sera pas de la tarte. En ce mois d’avril, les gars de Damien Ott se sont imposés à Marseille-Consolat (3-0) avant d’écarter Luçon (1-0), exercice dans lequel nous avons échoué. Ils viennent d’arracher un point essentiel à Bastia (1-1). Avranches lutte ardemment contre la marée descendante et Damien Ott est un maître dans l’art de motiver ses troupes.

Les joueurs du Racing ont d’autres idées en tête, on le sait bien. Et ça se voit. Même si tout n’a pas rigolé vendredi dernier, j’ai vu des hommes en quête d’un destin, âpres au duel, investis jusqu’à la dernière seconde. Chaque vendredi qui vient est, désormais, un nouveau jour à se sortir les tripes, qu’importe le fruit récolté le vendredi d’avant ou celui d’après. Demain n’existe pas puisque demain est encore à conquérir, pas à pas, par petits ou grands bouts, dans un emballage final où chacun a un bifteck à défendre. Qu’importent les vingt-neuf journées écoulées et les quatre qui resteront ! Il y a là, devant nous, un combat de 90 minutes et des brouettes à mener chez un adversaire qui joue sa peau. Alors, si demain devait quand même commencer à exister, ça passe d’abord par Avranches. Juste Avranches et rien d’autre !

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.