David Guion : « Important pour les deux équipes »

L’ADVERSAIRE

Pour l’entraîneur du Stade de Reims, le match de dimanche face au Racing invite les deux équipes à partager la même envie : « Bonifier le résultat de la dernière journée et prendre des points ». À 53 ans, David Guion, né le 30 septembre 1967 au Mans, évoque le choc de la Toussaint, le rôle de son buteur, Boulaye Dia, mais aussi son passage alsacien au FC Mulhouse et sa vocation très précoce pour le métier d’entraîneur.

L’ALSACE, UN TRES BON SOUVENIR

« J’ai joué défenseur central durant deux saisons (1995/97) au FC Mulhouse en Ligue 2, et j’en garde un très bon souvenir. Nous avions une belle équipe. Je conserve de cette région une certaine idée de la rigueur et de la discipline. Sa beauté aussi, celle de villages comme Riquewihr ou Ribeauvillé. Le dimanche, on allait se balader en famille. Je me souviens du plaisir que nous avions à nous promener dans les rues de Colmar ou de Strasbourg ».

JOUEUR A LILLE, ENTRAINEUR À WAMBRECHIES

« Entraîner a été une vocation très précoce. Lors de ma première saison, à Lille (1988/91), j’étais à la fois dans le groupe professionnel et j’entraînais Wambrechies, un club amateur de la région. J’étais jeune et j’avais deux casquettes. Pro la journée, entraîneur deux fois par semaine le soir. Je me souviens qu’on revenait de déplacement avec le LOSC le dimanche midi. À 15 heures, j’étais sur le banc à Wambrechies. Je rentrais chez moi à 19 heures. (il rit). Ma femme était très contente. J’ai profité de ma carrière de joueur pour passer mes diplômes, notamment celui de formateur. Entraîner était déjà une évidence ».

CONSTRUCTION REMOISE

« J’ai pris la direction du Centre de Formation de Reims en 2012, un rôle que j’avais tenu à Saint-Etienne durant six ans et demi, avant de connaître de grandes joies à Chambéry (1). On m’a donné la chance de bâtir quelque chose. Au début, je travaillais dans sept lieux différents. Aujourd’hui, le centre est classé en catégorie prestige. En même temps, diriger une équipe professionnelle était un vrai objectif.  Les dirigeants de Reims ont adhéré à mon projet après le départ de Michel Der Zakarian, en 2017. Sinon, j’aurais sans doute songé à aller voir ailleurs. La réussite a suivi. Nous avons battu tous les records en remontant en Ligue 1 (2). Nous avons fini 8^e la première saison, 5^e ex-aequo la suivante. Nous traversons un moment plus difficile. Mais c’est un moment qui doit nous enrichir aussi ».

LA FRUSTRATION EUROPEENNE

« Ce que je regrette, c’est que nous n’avons pas évolué à notre vraie valeur. Physiquement et émotionnellement, l’équipe a connu une grosse charge. Avec Nice et Saint-Etienne, nous avons l’un des effectifs les plus jeunes de la Ligue 1. L’élimination a été une grande frustration (3). Nous avions aussi beaucoup d’absents ».

BOULAYE DIA, UNE PROGRESSION CONSTANTE

« Il est en pleine possession de ses moyens physiques. C’est un joueur qui vient du monde amateur, qui est en constante progression. Son agressivité, sa réussite (4) nous sont précieuses en ce moment ».

RACCROCHER LE WAGON

« Le match contre Strasbourg n’est pas un tournant mais il est très important. Les deux équipes ont ramené un beau succès de l’extérieur. Les deux veulent le bonifier et raccrocher le wagon, quitter la zone rouge. Ce sera un duel entre deux formations qui ont besoin de prendre des points. On peut s’attendre à un match acharné, très serré ».

(1) Un titre de Champion de CFA 2 et une qualification pour les ¼ de finale de la Coupe de France 2010/2011 après avoir éliminé trois clubs de Ligue 1, Sochaux, Brest et Monaco.

(2) En 2018, David Guion est lauréat du Trophée UNFP de meilleur entraîneur de Ligue 2.

(3) Après un succès au Servette de Genève (1-0), Reims a été éliminé au 3^e tour qualificatif de la Ligue Europa chez les Hongrois du MOL Féhervar (0-0, 1-4 aux tab).

(4) Boulaye Dia est meilleur buteur de Ligue 1 avec 6 buts en compagnie de Kylian Mbappé et Ibrahima Niane.

Crédit photos : Stade de Reims.