Corinne Diacre : « On ne s’interdit rien » - Racing Club de Strasbourg Alsace
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22/09/2016

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Corinne Diacre : « On ne s’interdit rien »

A 42 ans, Corinne Diacre est plus qu’une rareté, un cas unique. L’ex-défenseure centrale de l’équipe de France féminines aux 121 sélections (14 buts) est la première femme entraîneure d’une équipe professionnelle masculine de football, en l’espèce le Clermont Foot Auvergne 63 où se rend le Racing ce vendredi soir (20h). Elle n’a pas d’équivalent, à ce jour, sur la planète. Elue meilleure entraîneur de Ligue 2 en 2015, Corinne Diacre dirige l’équipe clermontoise depuis 2014. Elle est sous contrat jusqu’en 2018. Nous ne l’avons pas interrogée ici sur sa condition de femme à la tête d’un groupe d’hommes, lui épargnant ainsi des questions mille fois posées. Finalement, nous n’avons jamais demandé non plus à Thierry Laurey s’il savait repasser ses chemises. Les impressions de Corinne Diacre avant la première levée automnale de la saison.

– Comment abordez-vous la venue du Racing à Clermont ?
– Plutôt bien, malgré notre défaite à Reims, mardi (1-2). La prestation de l’équipe a été très correcte, nous ne sommes pas abattus même si ce score met fin à une belle série de résultats positifs (*).

– Vous n’êtes pas passés loin de ramener un point de Reims avec un but encaissé en toute fin de match. Après coup, vous sembliez quelque peu remontée contre l’arbitrage…
– Il n’y a pas que ça. Reims a eu trois belles occasions en première mi-temps mais nous avons obtenu également une balle pour mener 2-1, que nous avons manquée. Après le match, j’étais agacée par l’erreur de l’arbitre assistant qui s’est trompé en accordant aux Rémois la touche qui conduit au but vainqueur. Mais c’est notre faute aussi, ensuite dans le recadrage défensif. Il y a eu plusieurs décisions de ce genre comme ça durant la partie.

– Comment avez-vous géré la succession de quatre matches en deux semaines ?
– Que voulez-vous savoir ? Je dispose d’un groupe où tout le monde est concerné. Disons que, jusque-là, sur cette période, j’ai pris le parti de ne pas trop faire tourner l’effectif.

– Quelles sont vos ambitions cette saison ?
– Terminer dans la première moitié du tableau ce que nous avons réussi sans trop de mal la saison dernière. Clermont dispose du plus petit budget de la Ligue 2 avec 6,3 millions d’euros. C’est un club jeune, qui n’a que 25 ans. On ne s’interdit rien à terme. Nous avons ouvert notre centre de formation en juillet. L’idée, au fil du temps, est de se rapprocher des deux ou trois premières places. Ce n’est pas toujours simple. Nous sommes au pays du rugby ici. 

« UN ENVIRONNEMENT SAIN »

– Vous abordez votre troisième saison à la tête du Clermont foot. Tout se passe bien, alors…
– Il y a beaucoup de choses à faire ici. L’environnement est très sain. Même dans les périodes plus difficiles, la confiance du président (Claude Michy) a été totale.

– C’est une fierté d’avoir été élue meilleur entraîneur de Ligue 2 en 2015 ?
– Je n’en fais pas gros cas. Je reste sur l’idée de faire du jeu, c’est tout et de faire plaisir aux gens qui viennent au stade.

– Avez-vous un modèle parmi vos collègues masculins ?
– On m’a déjà posé cette question. Non, en fait. Je regarde, j’étudie, je lis beaucoup de choses. Après, je fais ma vie.

– Comment jugez-vous le championnat ? On dirait que les choses ne sont pas vraiment claires encore…
– C’est comme ça chaque année. Il est encore trop tôt pour se faire une idée même si une équipe comme Reims, par exemple semble en mesure de se dégager. Et, chaque saison, on voit une équipe mal partie finir par se mêler à la lutte.

– La venue du Racing est-elle un événement pour Clermont ?
– C’est un match, voilà. Une affiche quand même car je me doute bien que l’objectif strasbourgeois, à court ou moyen terme, est de retrouver la Ligue 1. Son passé parle pour lui.

(*) Avant Reims, Clermont restait sur trois victoires de rang (à Auxerre, 1-0, contre l’AC Ajaccio, 2-1, à Brest, 2-0) suivies d’un match nul face à Lens (1-1) et entrecoupée d’une qualification en Coupe de la Ligue contre Créteil Lusitanos (2-1).