Un visiteur vorace - Racing Club de Strasbourg Alsace
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20/11/2018

Un visiteur vorace

La dernière affiche d’un Racing-Nîmes à la Meinau en Ligue 1 a bien jauni. Elle date du 3 octobre 1992. 13 joueurs de l’effectif strasbourgeois actuel n’étaient pas encore nés. C’est un temps que Kamara, Ndour, Tchamba, Simakan, Aaneba, Sissoko, Thomasson, Caci, Zemzemi, Fofana, Ajorque, Mothiba et Zohi peuvent ne pas connaître sauf à mettre le nez dans les archives du siècle dernier.

Épargnons-leur cette peine ! Ce soir d’automne 1992, le Racing et Nîmes ne se départagent pas (1-1). Pour en parler, il faudrait demander à Marc Keller, notre Président, titulaire dans l’équipe alsacienne. Frank Leboeuf marque le but du Racing. En face, un certain Laurent Blanc ne sait pas encore que, suspendu, il devra, six années plus loin, céder sa place en équipe de France au défenseur alsacien pour la finale de de la Coupe du Monde.

À la fin de la saison, Nîmes quitte la Ligue 1 pour un interminable purgatoire. 25 longues années avant de revenir au paradis, à la fin du dernier exercice. Pour les plus anciens, Nîmes c’est l’âme du légendaire Kader Firoud, un entraîneur à la dure qui porta son équipe à la deuxième place du Championnat trois années de suite (1958, 59, 60). Le Nîmes Olympique garde en lui des vertus inaltérables. Celles d’hommes qui ne cèdent jamais sans avoir bataillé jusqu’au bout. On ne les surnomme pas « les crocodiles » pour rien.

Il faut donc s’attendre à un sacré combat samedi prochain. Car les joueurs de Bernard Blaquart ne composent pas seulement une bande qui sait mettre le feu dans son arène des Costières. Nîmes, c’est aussi un emmerdeur de première partout où il passe. Une équipe qui a pris plus de points à l’extérieur qu’à domicile (8 sur 14), qui est allée atomiser Dijon (4-0), s’est imposée à Angers (4-3) et n’est pas revenue les poches vides de Bordeaux (3-3) et Monaco (1-1). Les crocodiles ont le voyage vorace et tirent à tout-va. En déplacement, c’est la deuxième attaque de Ligue 1 (12 buts). Seul le PSG est plus prolifique (19). Nîmes se pointe avec deux anciens de la maison bleue, Baptiste Guillaume et Denis Bouanga, son meilleur réalisateur (3 buts). Vous pensez que j’exagère ? Que je fais une montagne du 14e du Championnat ? Je dis juste que voilà l’un de ces matches qui écriront le destin de notre saison. Contre une équipe de notre rang, nourrie des mêmes ambitions, bien décidée à mettre un terme à la belle série de sept matches sans défaite (toutes compétitions confondues) du Racing. On me parle beaucoup, ces derniers temps, de l’arrivée prochaine du PSG et de l’histoire récente qui l’accompagne. Moi, franchement, à l’heure qu’il est, le PSG, je m’en fous ! L’enjeu d’un match contre Nîmes est bien plus important. Et ça, le peuple de la Meinau le sait aussi bien que moi. Et il poussera, encore et encore, pour que les Bleus se dressent avec force face à cet encombrant visiteur.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.