Un long dimanche de mai - Racing Club de Strasbourg Alsace
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19/05/2021

Un long dimanche de mai

Des 3420 minutes officielles et des quelques dizaines appartenant au contingent additionnel qui sont le temps d’une saison de Ligue 1, il en reste 90, et donc son rab habituel. Le sablier finit de s’écouler à la Pentecôte, dans un long dimanche de mai, un jour d’impatience jusqu’à ce que la nuit enfin commence à tomber, posant son voile sur notre attente. Un long dimanche à remplir, en pensant à plus tard, à la stridence d’un coup de sifflet, le bruit bref du commencement, le signal d’un soir de braises qu’aucun couvre-feu ne saurait éteindre.

Nous y penserons au réveil, devant un café brûlant et peut-être le journal ouvert à la page des sports, plus certainement face à un ordinateur, surfant d’un site à l’autre puisqu’il en est ainsi désormais de nos modes de lecture. Quelques miettes de croissant s’invitent entre les touches du clavier, absorbés que nous sommes alors à comparer les possibilités, les différents scénarii de cette dernière journée de Championnat.

Il est temps, après une bonne douche, de s’habiller. Tiens, le voisin est dans le jardin. C’est dimanche, jour de tonte de la pelouse. Une pause ? On en parle bien sûr, on ne parle pas d’autre chose aujourd’hui. On y croit, ça va le faire, pas vrai ? Le téléphone qui sonne. Gégé, évidemment. Sa Michèle a décidé de passer la soirée chez sa mère et même d’y dormir. L’autre dimanche, c’était Nice-Racing, a coûté un vase, des taches de bière sur le canapé et la colère des voisins qui ont appelé la police.

On se fait une terrasse ? J’appelle Hubert et Daniel ? Bientôt midi. Une bonne mousse, ça faisait si longtemps. On fait le match, un tour de France par Nantes, Brest et Strasbourg. On suppute, on compte, on additionne, on soustrait. On construit l’équipe, quatre ou cinq derrière, à plat, en losange. On s’en fout un peu. Faut se battre, rien lâcher. On étire le temps. Et on rentre à la maison. Merde, 2 heures et demie. La famille a déjà mangé et Simone fait la gueule.

La télé. Grand Prix de Monaco. A peine 4 heures. Ranger le bureau ? Bonne idée. Dans un tiroir, les vieux France-Foot. Piasecki sur la couverture jaunie, aux angles écornés. Feuilletage nostalgique. Si longtemps que le Racing fait partie de la vie.

Retour à la télé. Premier League anglaise, Canal Football Club, le journal de 20 heures. Le téléphone. Gégé. T’es prêt ? Simone n’est plus fâchée. Elle a même mis son joli maillot bleu estampillé Ajorque et préparé un plateau repas. Dehors, le halo naissant de l’éclairage public, le silence de la rue, un chien qui aboie, pas la moindre caravane qui passe. Ce long dimanche de mai commence enfin.

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.