Un jeudi de juillet - Racing Club de Strasbourg Alsace
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23/07/2019

Un jeudi de juillet

C’était le 16 mars 2006. Un jeudi d’hiver finissant, entre chien et loup. Entre le jour et la nuit, laquelle allait tomber pour de longues années sur le destin européen du Racing. Ils ne sont que 8115 spectateurs dans les gradins de la Meinau pour assister au dernier match en date du Racing sur la scène continentale. Un 2-2 contre le FC Bâle en huitièmes de finale de Coupe de l’UEFA, qui ne sert à rien après la défaite du match aller (0-2).

Treize ans et quatre mois ont passé. Et là, tout de suite, alors que le Racing s’apprête à nouveau à respirer le bouquet de l’Europe, toute une région se réjouit et s’emballe. Il y aura deux ou trois fois plus de supporters à la Meinau, ce jeudi pour le match aller contre le Maccabi Haïfa. Et une ambiance du tonnerre forcément. L’attente a été longue pour revivre un moment comme ça. Il y a encore si peu de temps, nous n’osions même pas l’envisager, du fond de notre traversée du monde amateur.

C’est l’orée d’un chemin dont on ne voit pas le bout. Il nous emmène à coup sûr à l’aube du mois d’août quand surviendra le match retour en Israël. Nous prions tous pour qu’il se prolonge et ce serait un délice qu’il bifurque vers les frimas de l’automne. Personne, ici, n’a envie de se coucher à l’heure des poules.

L’affaire n’est pas simple. Le Maccabi Haïfa est rompu aux choses européennes, aux stades bruyants, aux exigences de la compétition. Il veut lui aussi tailler sa route le plus loin possible. C’est une équipe de qualité qui cherchera par tous les moyens à préserver ses chances pour la seconde manche, dans son stade Sammy Ofer de 30.000 places où rien n’est jamais offert, justement.

Ainsi nous voici plongés dans ces duels à double face où tous les buts comptent, ceux qu’on marque et ceux qu’on ne doit pas encaisser, surtout à domicile. C’est un autre monde, le monde où les allers manqués peuvent être sans retour. Alors, oui, vous tous, les anciens, les jeunes, les gars, les filles, il faudra pousser. Fort, très fort. J’ai envie de dire comme toujours. Mais peut-être plus encore en cet instant si précieux d’un parfum revenu, celui des jeux sans frontières. Nous sommes en juillet, seulement. Et déjà un peu de fièvre nous gagne dans la canicule annoncée.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.