Tout au bout de l’été - Racing Club de Strasbourg Alsace
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18/09/2018

Tout au bout de l’été

Ce n’est pas rien d’avoir arraché un point à Montpellier dans les instants ultimes du match. L’affaire dépasse le gain d’un point qui sera pourtant précieux. Le but de Lebo Mothiba a récompensé un Racing qui ne renonce pas et c’est peut-être l’indication majeure de ce coup de tête tardif et libérateur. Il a offert aux Alsaciens un résultat mérité. Quiconque a foulé un terrain de football sait combien il est difficile de garder sa tête quand le temps devient si fuyant. Quand surgit l’heure de la dernière action, on sait que c’est maintenant ou jamais. Et on fait quoi ?

On se précipite souvent, c’est légitime. On se jette dans cette dernière embrouille avec plus de rage que de raison. Ca peut marcher aussi. Samedi soir, c’est une action, sinon construite, mais réalisée avec un grand sang-froid qui a permis de revenir à la vie. Ce coup-franc là, sur la ligne médiane, aurait pu donner l’occasion d’un grand coup de botte dans la boîte. Qui sait si, dans la mêlée qui s’annonce, un pied ou une tête strasbourgeoise ne va pas pousser au fond cette balle d’une chance qui ne passera plus. On a vu ça mille fois. Ça peut marcher aussi.

Nos Bleus ont choisi de la jouer autrement. Presque avec calme et réflexion. Matz Sels a sans doute initié la chose en glissant un petit ballon à Kenny Lala qui a décalé Kevin Zohi. Le centre est idéal pour le crâne de Lebo Mothiba. C’est une égalisation qui mérite le respect. Elle dit quelque chose d’une équipe qui n’oublie pas forcément ses fondamentaux parce que le temps presse. Croyez-moi, c’est loin d’être évident. Et ça marche aussi, la preuve.

Entre une troisième défaite de rang qui s’approchait dangereusement et ce match nul du cœur de la nuit, il y a un monde que la minceur du profit n’indique pas vraiment. La saison dernière, à Dijon (1-1), après quatre journées sans le moindre point, Martin Terrier, dans un autre genre, avait, dans le temps additionnel, signé une égalisation pas étrangère sans doute à l’élan que le Racing connut les journées suivantes.

L’histoire ne se réécrit pas forcément et si l’idée d’un basculement des tendances doit naître, on ne le saura que samedi soir après la visite d’Amiens. Je pourrais en faire des tonnes sur Amiens et les matches énervants qui ont scandé la route commune des deux clubs, du National à la Ligue 1. Mais c’est une histoire que la moitié de nos joueurs ayant évolué à Montpellier ne connaissent même pas. Il n’est pas utile de la leur raconter.

Amiens est une marche parmi d’autres, une équipe difficile à manœuvrer, une de plus. C’est ça l’enjeu : remporter une première victoire à domicile et avancer. En prenant le temps s’il le faut, ou pas. Il n’y aura plus d’autre occasion cet été.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.