Sacko, prénom Ihsan - Racing Club de Strasbourg Alsace
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30/06/2017

Sacko, prénom Ihsan

Ihsan Sacko aura vingt ans le 19 juillet prochain. Il n’en fait pas une histoire, au contraire : « Je ne veux pas me reposer sur mon âge. Vingt ans, trente ans, ça ne change rien. On est joueur et c’est la performance qui compte ». C’est dit. Ce qui compte ? « Le bonheur de faire partie de l’effectif et de découvrir la Ligue 1 !». La découvrir de près : « La L1, je l’ai entrevue de la tribune quand j’étais au centre de formation de Valenciennes. Je me suis dit, c’est là que je veux être ».

Ihsan Sacko. Né à Alfortville, dans la région parisienne. Premières gammes à l’US Ivry. Passage au CREPS de Reims avant de faire la malle pour Valenciennes aux premiers boutons sur le nez. Des hauts comme cette citation d’homme du match face au PSG en U 17. Des bas comme cette blessure qui pose un doute sur une signature au bas d’un contrat stagiaire. « A la fin, on m’aurait gardé mais pour un poste d’arrière droit ». Lui veut jouer devant. Le Racing s’engouffre dans la faille. Juin 2015, direction Strasbourg avec une licence amateur. Les choses s’accélèrent. Une demi-saison plus loin, Jacky Duguépéroux l’intègre dans le groupe des « grands ». Suivent onze matches où il apporte son culot, sa vitesse et un sens inné de la provocation. Son premier but est le dernier de la saison de National, il marque le premier but strasbourgeois lors de la rencontre Racing-Dunkerque (2-2). Un but pour ne pas perdre, un soir d’euphorie collective. Pas rien, finalement. Tout arrive en même temps : un premier titre de champion de France, un premier contrat professionnel (trois ans, jusqu’en 2019). Et le Bac pour faire bon garçon.

Avec l’arrivée de Thierry Laurey, l’été et l’automne 2016 sont cléments : « Je réussis une bonne campagne de matches amicaux. Je marque, j’ai envie de me faire une place de titulaire en Ligue 2 ». Ce sera le cas, souvent. Ihsan aligne les matches. Le public se laisse séduire par son aplomb. Et c’est la tuile ! Le 5 novembre, contre Reims, un vilain tacle le foudroie. On craint le pire : « Après, quand j’ai vu les photos, mon genou et ma cheville complètement retournés, je me suis dit que j’ai eu de la chance ». Verdict : une grosse entorse de la cheville gauche. Le début d’une traversée douloureuse : « Mentalement, ça a été difficile mais j’ai travaillé dur avec le préparateur physique. J’ai bossé deux fois plus mais ça a été plus long que prévu. En plus, je tombe malade, une méchante grippe qui m’envoie déshydraté à l’hôpital. J’ai perdu quatre kilos. Là, ça tape au moral quand même ». Ihsan revient un peu mais court après le rythme des matches au couteau. 17 matches et 3 buts peuplent son bilan. Le 19 mai, il assiste du banc au succès vital contre Bourg-en-Bresse (2-1). Il n’a pas vingt ans. Il est déjà deux fois champion de France.

Il le sait déjà, il ne le sera pas une troisième fois de suite : « Bien sûr, on va jouer le maintien mais si on peut faire un peu mieux, pourquoi pas ! Je me réjouis de découvrir la Ligue 1, c’était l’objectif de ma vie. Etre présent dans le groupe est déjà une grande victoire. J’espère réussir à me lâcher à ce niveau. Finalement, c’est une bonne pression ».

Ihsan veut apporter « sa vitesse, son explosivité, sa percussion ». Il sait où il doit progresser : « Le physique, travailler le gainage, faire de la muscu. Sur un plan tactique, avancer dans l’intelligence de jeu, le placement, le replacement. Le coach insiste beaucoup là-dessus. Pendant ma blessure, j’ai beaucoup regardé comment Khalid (Boutaib), Jérémy (Blayac), Baptiste (Guillaume), Steph (Bahoken) bougeaient sur le terrain ».

Ihsan Sacko veut être prêt, physiquement et dans la lecture du jeu. La découverte d’un monde nouveau, électrique, ne lui fait pas peur. Il rigole un bon coup quand on lui parle des stars qu’il va croiser : « Kylian Mbappé ? Je l’ai déjà battu, dans les équipes de jeunes, quand je jouais à Ivry et lui à Bondy ! ». Un autre temps quand même. Ihsan parle un peu d’une famille attentionnée, papa, maman, petite sœur qui vivent désormais dans Paris. Et il nous livre la signification religieuse de son prénom : « Ihsan, ça veut dire « excellence dans l’action envers soi et autrui » ». Le football l’attendait depuis le début.