Nioucastèle - Racing Club de Strasbourg Alsace
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29/01/2013

Ne le répétez pas mais je viens de donner mon accord hier soir au président de Newcastle. Je serai sur le banc de l’équipe comme entraîneur dès ce mardi à Aston Villa à la place d’Alan Pardew. J’ai d’abord hésité (ma dernière expérience à la tête des poussins des SR Colmar, en 1986, a tourné court) avant de céder devant l’insistance du boss. « Il me faut un gars qui connaisse le football français », a soutenu le président, Derek Llambias. J’ai répondu un peu vite que, pendant ma carrière de journaliste, j’avais assisté à des centaines de séances d’entraînement. J’ai cité Jean-Marc Guillou, Raymond Domenech, Luis Fernandez, Didier Deschamps, Laurent Blanc et Arsène Wenger parmi beaucoup d’autres. « You are the right man at the right place* » s’est alors enthousiasmé le patron des Magpies, définitivement convaincu.

Ma mission : éviter la chute. Nous sommes en effet 16e avec seulement deux points d’avance sur Reading, le premier relégable. Je dis « nous » car je me sens déjà complètement investi dans ma nouvelle mission. Tactiquement, j’ai opté pour un 4-2-3-1 qui me paraît le mieux adapté à l’effectif en place. « Et vous avez déjà une idée de l’équipe que vous comptez aligner ? », m’a demandé le patron dont l’intrusion dans mes prérogatives m’interpelle déjà. Car ça sentait le piège. En suiveur  avisé du « Mentalist », (en passant, je sais qui est John le rouge), j’ai rapidement flairé l’embrouille. « S’il me veut, c’est parce que je suis français » ai-je promptement décrypté. Et donc j’ai énoncé mon choix : Debuchy, Abeid, Yanga-Mbiwa, Haidara en défense, Cabaye et Moussa Sissoko comme milieux défensifs, Obertan, Sylvain Marveaux et Ben Arfa en soutien d’attaque, Gouffran en pointe. J’ai ajouté que Romain Amalfitano pourrait rentrer vers l’heure de jeu. J’ai touché le jackpot, en parfait accord avec Sir Llambias, persuadé qu’avec une formation composée exclusivement de joueurs français, le maintien serait obtenu « the fingers in the noise » « But we have a problem with he goalkeeper** »ai-je alors rétorqué, soulignant qu’avec deux Anglais (Harper et Alnwick), un Irlandais (Elliot) et un Hollandais (Krul) à ce poste, l’osmose de l’équipe ne serait plus assurée. Il nous reste quelques heures pour y remédier et trouver un gardien français.

Un dernier point reste à éclaircir : le nom du club. Prêt à tout pour me plaire, le boss m’a proposé de rebaptiser l’enseigne. J’ai suggéré « Chateauneuf United ». « C’est abusé », a-t-il lancé me montrant ainsi qu’il maîtrisait le « parler jeune » de ses ouailles hexagonales. On a trouvé un compromis : ce sera « Nioucastèle ». J’ai accepté, en pensant intérieurement que c’était n’importe quoi. Comme cette connerie de mercato d’hiver.

Je vous dis à mardi prochain.
Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal “L’Alsace” et Grand Reporter au journal “L’Equipe”. Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg.

 

*« Vous êtes l’homme qu’il faut à la bonne place ».
** « Nous avons un problème avec le gardien »