Mémoires d’herbiers - Racing Club de Strasbourg Alsace
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02/02/2016

Mémoires d’herbiers

Les Herbiers. Quel joli nom ! Remontent soudain de longues balades en campagne pour cueillir fleurs et feuilles, toute l’application mise à les poser sur une feuille de buvard afin qu’elles sèchent. Et les ranger soigneusement, la langue collée à la lèvre supérieure. On apportait l’herbier à l’école. Celui des filles était plus joli que le mien, sauf celui de ma sœur, pas plus habile de ses mains que moi.

Les Herbiers. Par un hasard homonyme, un peu de notre enfance surgit maintenant au coin du National, déjà déparée pourtant par l’idée d’un rendez-vous au romantisme très incertain. J’aimerais m’en tenir à la feuille d’érable, ma préférée, mais je devine déjà le piquant des tiges de roses posées sur notre album, le poison possible de la digitale, aussi aguichante qu’assassine si l’on n’y prend garde. On ne nous fera pas de fleurs en Vendée ce vendredi. Les Herbiers annoncent du souci qui ne sera pas de la famille des Asteraceae.

Souvenons-nous du 28 août dernier. Un match peuplé d’une forêt d’occasions, d’un but faisant partie de la riche collection de ceux refusés à Jérémy Blayac. Deux fois, nous dûmes revenir au score. Les Herbiers avaient semé un parterre d’orties et de chardons, nous piquant deux points au passage, à deux doigts de nous planter dans les dernières minutes quand Alex Oukidja fut sauvé par sa barre transversale, aussi solide que le tronc du chêne

Collectage en terre hostile

Tout leader qu’est le Racing, il n’ira pas la fleur au fusil aux Herbiers. Les trois points d’avance qu’il possède devant une armée de concurrents compacte et vorace ne représentent que la récolte du moment. Jolie plante d’intérieur, indéracinable dans son jardin depuis plus de treize mois, l’équipe de Jacky Duguépéroux ne prospèrera définitivement que par quelque collectage en terre ennemie.

Il nous faudra l’âme du bleuet ou du cyclamen qui guérissent de la morsure du serpent, le parfum du muguet qui annonce des printemps triomphants, la force du jasmin qui, associé à la rose, est synonyme de foi en soi, le bon sens de la violette, associé à l’humilité et à la modestie. Il conviendra de se garder du narcisse qui invite à se regarder le nombril dans un miroir. Les Herbiers nous attendent, décidés à cueillir un morceau de gloire, à brandir le bouquet du vainqueur. Nous partons en campagne, soucieux de respecter notre feuille de route.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.