Les griffes du Lyon - Racing Club de Strasbourg Alsace
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05/03/2019

Les griffes du Lyon

Un Lyon arrive, la gueule grande ouverte. Il vient de dévorer Toulouse, presque brutalement. J’ai assisté au festin devant ma télé, comme vous peut-être. La nuit du dimanche tombait et l’humeur était brumeuse après notre défaite à Nice. J’ai tout de suite pensé à notre affaire de ce samedi, au défi immense qui attend le Racing.

Je me suis dit que ce Lyon-là, quand il manifeste une telle envie de jouer, d’aller de l’avant, quand rien ne peut freiner son ardeur, il va falloir puiser profond pour lui résister. Ca déferle soudain de partout. Ca pique, ça perce, ça frappe dans toutes les positions. Et ça vous laisse par terre. En morceaux.

Il y a peu d’écart entre Paris et Lyon lorsque l’OL est dans cet état. Ce n’est pas un hasard si le PSG est tombé au Groupama Stadium pour sa seule défaite en Championnat. Ce n’est pas un hasard que même le Barça s’y soit cassé les dents, lui qui vient de signifier l’énormité de sa classe deux fois de suite à Bernabeu.

Certains jours, Lyon peut hisser son jeu au niveau des plus grands d’Europe. Il semble traverser un moment comme ça. Pourquoi, dans quelques jours, n’irait-il pas faire quelque misère au Roi d’Espagne, en son gigantesque palais ? C’est son défi à lui, formidable. Il y pense chaque jour qui l’en rapproche, ce n’est pas possible autrement.

Avant, il passe par Strasbourg. Ce n’est pas une halte de complaisance. Penser à Barcelone n’empêche pas de rester au plus près d’une évidence. Une place en Ligue des Champions, la saison prochaine, sera plus difficile à agripper par la route européenne que sur les pavés domestiques. Il y a cinq points à reprendre à Lille pour arracher la deuxième place de L1, la seule garantissant à coup sûr un billet pour la phase de poules. Et Lyon, donc, doit ramasser tout ce qu’il peut avant de recevoir les Dogues début mai pour une bataille à crocs ouverts.

Lyon vient pour gagner. Forcément pour gagner. Nous voici, encore une fois, au pied d’une montagne. Lyon nous rappelle une nuit magique, huit minutes d’histoire entre enfer et paradis jusqu’à cette dernière chance, saisie au vol insensé d’un ultime coup-franc. Où serions-nous sinon ? Lyon n’a pas oublié non plus. Pas plus qu’un quart de finale de Coupe de la Ligue dont le Racing s’est emparé, dans la maison des Gones, au cœur d’un mois de janvier où tout réussissait aux Alsaciens.

Ce n’est plus le même élan. Nous restons sur cinq matches sans victoire, deux points pris sur quinze possibles. Bien sûr, nous ne marcherons pas vers la Meinau l’estomac aussi noué que le 12 mai dernier. Nous imaginons que le plus dur est fait en espérant que ce qui reste à faire ne soit pas trop dur quand même. Mais Lyon arrive. Menaçant, revanchard, affamé. Il faudra faire front. A onze, douze, treize ou quatorze, et vingt-cinq mille en plus. Pour que Strasbourg soit autre chose qu’une simple escale sur le trajet de Barcelone.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.