Les dents du dauphin - Racing Club de Strasbourg Alsace
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19/02/2019

Les dents du dauphin

Et 1 point de plus qui font 36 ! Après deux défaites, contre Angers et à St-Etienne, le Racing a brisé la série en obtenant le match nul à Caen. Ce n’était pas un voyage sans péril. Ces incursions au royaume de la peur ne sont jamais faciles. On peut y laisser de la gomme et se faire planter bêtement, même au fil d’un match globalement maîtrisé, sur un dernier corner par exemple, pour n’avoir pas classé l’affaire quand l’occasion s’est présentée.

C’est un point. Et tous les points comptent. Les quinze qui nous séparent de l’espace de relégation dessinent une marge avantageuse. Avant de nous intéresser au tremblement du 30 mars, toute l’attention continue à se porter sur la mathématique du Championnat. Le présent ne s’articule qu’autour de ça, la nécessité d’une mise aux points permanente. Ce sera encore l’objet d’un vendredi qui annonce du très lourd. Car voici que nage vers nous un magnifique dauphin peut-être bien parti pour barboter bientôt dans l’onde prestigieuse des Grands d’Europe.

Le dauphin lillois surgit, à pleines dents, surfant sur une vague qui emporte à peu près tout sur son passage. Si Montpellier, avec un brin de réussite, vient d’échapper à la noyade, les cinq adversaires précédents du LOSC en Ligue 1 n’ont pas connu pareille fortune. Caen, Amiens, Marseille, Nice et Guingamp, dans cet ordre, ont coulé les uns après les autres. C’est une manière de tsunami qui nous arrive du Nord de la France.

16 points sur 18 possibles, c’est mieux que tout le monde. Mieux que Paris (15), histoire de situer le débat. Lille reste sur trois matches sans encaisser le moindre but et déboule avec la deuxième attaque (42 buts), où virevolte Pépé, meilleur passeur (8, avec Lala et Di Maria), troisième buteur (16). A l’addition, l’attaquant le plus efficace du Championnat. J’ai dû détailler à Simone qui ne comprenait pas pourquoi on se méfiait autant d’un vieux monsieur.

Tout ça pour dire que la Meinau s’apprête à vivre un soir de feu, une vraie nuit de gala où le Racing devra placer la barre très haut après trois matches sans victoire. Mais c’est un moment comme on les aime ici, un défi majeur. Le genre de combats qui met le stade dans tous ses états pour peu que se propage l’idée d’un exploit, la possibilité d’un renversement des tendances.

Il avait fallu une montagne d’efforts, une solidarité collective immense, pour résister au match aller (0-0). Il en faudra tout autant, peut-être bien plus, pour se hisser au niveau de cet impitoyable adversaire. Mais qui sait ! On nous annonce un vendredi de printemps, un jour de soleil inattendu au cœur de l’hiver. Il peut faire beau la nuit aussi.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.