LES COUPS FRANCS DE BUBU – Mon cœur alsacien - Racing Club de Strasbourg Alsace
Retour

02/09/2014

LES COUPS FRANCS DE BUBU – Mon cœur alsacien

Cette chronique est sans doute la plus compliquée à écrire pour moi car elle charrie un flot considérable de sentiments et de souvenirs. Les couleurs se mélangent dans une conception hybride. Le vert, le bleu et le blanc se cherchent sans se trouver. Ils sont là, pourtant, ineffaçables. Colmar-Strasbourg, c’est moi contre moi, moi avec moi, même si, aujourd’hui, un élan unique me porte à agiter le drapeau du Racing. J’ai joué trente ans aux SR Colmar, de pupilles à vétéran, en passant par toutes les catégories. Trente ans, c’est l’âge d’un amour qui ne s’oublie jamais et que plus rien ne saura effacer. A cette heure, me revient un match de juniors gagné un samedi après-midi au Stade des Francs face au Racing. Un petit 2-1 qui me fit croire, quelques semaines avant que Pelé ne brandisse la Coupe du Monde au Mexique en 1970, que j’étais monté moi aussi sur le toit de l’univers.

Je m’en souviens car battre le Racing était rare à l’époque pour les petits Colmariens. On était fiers comme David ayant terrassé Goliath, rien de moins. Il faut donc savoir le contexte historique du football alsacien, la domination quasi séculaire exercée par le Racing pour comprendre le juste contentement des dirigeants colmariens. Leur travail, sur plusieurs années, a payé. Ils ne sont pas seulement, aujourd’hui, au niveau du Racing. Ils sont devant, leaders impressionnants du National, et, qu’ils le veuillent ou non, favoris de la compétition.

Le destin veut, désormais, que Strasbourg s’oblige à tenter de reprendre sa place. Avec humilité et respect. Quelque part, ce match, joué sous la surveillance de Ma Chaine Sport et de son consultant, Raymond Domenech, est une chance magnifique, un moment à déguster. Pour une fois, pourtant, je ne me fais pas l’interprète du Racing mais je parle en mon nom propre pour regretter les mots maladroits du président colmarien se disant choqué de la décision de la FFF de maintenir notre club en National malgré son échec sportif de la saison dernière. J’aurais aimé qu’il se réjouisse, comme je me serais réjoui si les SRC avaient profité d’une telle aubaine. Comme je me réjouis de voir le FC Mulhouse en tête du CFA. J’attends et j’espère le retour du club haut-rhinois à son vrai niveau depuis de longues années. Nous devons tous espérer un football alsacien fort, touffu, comme c’est le cas en Corse ou en Bretagne. Tout le monde y gagnera. Laissons donc, en ce samedi de feu, le terrain choisir son vainqueur. Allez Racing et, quoiqu’il arrive, bon vent aux SR Colmar !

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.