LES COUPS FRANCS DE BUBU – Le premier qui prononce ce mot… - Racing Club de Strasbourg Alsace
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14/05/2013

LES COUPS FRANCS DE BUBU – Le premier qui prononce ce mot…

Je vais l’écrire une fois. Raon-l’Etape. Et j’efface de ma mémoire. Jusqu’à samedi prochain, quelque part autour des 20 heures, quand la nuit va s’approcher et que nos joueurs vont quitter la pelouse de la Meinau après ce nouveau match pour la vie que constitue la venue de la réserve du nouveau champion de France, le Paris SG, je ne veux plus entendre ce mot. Le premier qui le prononce devant moi…

Je suis revenu heureux et épuisé de Grenoble. Si l’affrontement a été un combat immense et victorieux pour nos joueurs, il a représenté une épreuve insupportable du haut de la tribune, un roman à rallonge interminable jusqu’ à la délivrance. J’ai alors jeté un coup d’œil à ma droite et j’ai vu nos merveilleux supporters laisser éclater leur joie, fêter longtemps ces quatre points qui nous laissent au cœur de la bataille. Et qu’ils ont aidé à arracher, chantant 100 minutes durant (poursuite entre stadiers et deux spectateurs comprise) comme eux seuls savent le faire à cet endroit du football français.

Ils seront là, et des milliers d’autres, samedi prochain à la Meinau, pour le dernier match de la saison à la maison, le seul dont j’ai envie de parler ici. Car au-delà, il n’y a encore rien. Autour de moi, ça calcule comme des malades, je ne savais pas que mes amis connaissaient aussi bien les multiples de deux. Et si on gagne et que Machin fait nul… Et si on ne gagne pas et que Truc perd… Et si Machin l’emporte… Et si… Et si… Bien sûr, avec des si, on met Paris en bouteilles ce qui est l’objectif de la soirée. Nos gars viennent d’enfiler cinq victoires, ils sont revenus de nulle part. Et, pourtant, tout reste à faire. Le National ? Il est si loin, si proche pour reprendre le titre d’un film de Wenders où les anges et les hommes ne sont parfois qu’un. Ou les deux, on ne sait plus.

Je divague, j’en conviens mais, excusez de ramener ma longue vie de journaliste ici, j’en ai tant vu, de renversements époustouflants, de déceptions épouvantables, de destins qui se sont joués en quelques secondes que je n’arrive pas à voir plus loin que le bout de la semaine. C’est Paris, et c’est tout, une chose précieuse à laquelle on osait à peine croire au soir de notre défaite contre Moulins (0-4). C’est comme un cadeau inattendu et qui mérite toute notre attention, notre soutien le plus intense. Jetons-nous, tous ensemble, supporters, joueurs, entraîneurs, dans cette marmite bouillonnante. Il sera temps, après, de parler du reste, de dire le mot interdit. La vraie, l’unique étape s’appelle PSG !

Je vous dis à mardi prochain.
Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal “L’Alsace” et Grand Reporter au journal “L’Equipe”. Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg.