LES COUPS FRANCS DE BUBU – Bleus de chauffe - Racing Club de Strasbourg Alsace
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19/03/2013

LES COUPS FRANCS DE BUBU – Bleus de chauffe

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai souvent jeté un œil sur le chronomètre de la Meinau samedi soir. Les minutes, les secondes se sont écoulées, de plus en plus longues, jusqu’à la délivrance et ces quatre points dérobés à une équipe de Chasselay dont on avait eu raison de se méfier. Le Racing n’a pas gagné le match du siècle mais il a peut-être gagné bien plus que ça. Car il a su chercher bien au fond de lui-même les forces nécessaires à ce succès si important par les temps qui courent.

Dans une saison, il est des soirs comme ça où le rond de jambe et le coup du foulard relèvent d’une élégance inutile. Le bleu des maillots était de chauffe, considérablement et suffisamment pour arracher une victoire au bout d’une semaine à trois matches physiquement marquante. On n’est pas ici dans le confort des grandes équipes européennes avec avion privé et tout le tralala. Nos gars sont rentrés de Jura-Sud dans la nuit de mercredi à jeudi après un long voyage en bus, à quatre heures du matin. Ils savaient déjà que la récupération serait très courte et qu’il allait falloir puiser dans les réserves pour boucler la boucle. Nos rivaux de Moulins, battus à Sarre-Union samedi (0-2), ont sans doute payé l’enchaînement des rencontres, obligés eux aussi à jouer trois matches en une semaine.

La victoire de samedi est donc bien plus grande qu’elle n’en a l’air au premier regard. A la mi-temps déjà, François Keller a vu certains grimacer de fatigue. Mais tous ont serré les dents, se sont mis au service de la cause comme ce bon Julien Perrin, arrière droit de fortune pour finir. Ça me fait penser aux paroles d’Alex Ferguson, ce week-end, après la toute petite victoire de Manchester United sur Reading (1-0) : « On ne gagne rien avec la facilité et la suffisance ». Il est amusant de noter que Wayne Rooney a lui aussi évolué au poste de latéral droit durant les dernières minutes.

Nous entrons de plain-pied dans le « money time » du championnat et celui qui vaincra sera celui qui saura allier le talent naturel des joueurs à une abnégation sans faille. Si nos joueurs s’étaient montrés suffisants samedi soir, ils n’auraient jamais remporté le match. Ils ont envoyé un message à la concurrence : Strasbourg ne se la joue pas, Strasbourg se battra, Strasbourg veut couper la ligne sans regret, sans avoir rien à se reprocher. Avant deux matches de rang à l’extérieur (l’UJA Maccabi Paris, samedi prochain, puis la réserve d’Auxerre, le samedi suivant), la voie à suivre est tracée.

Je vous dis à mardi prochain.
Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal “L’Alsace” et Grand Reporter au journal “L’Equipe”. Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg.