Les ailes du désir - Racing Club de Strasbourg Alsace
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14/03/2017

Les ailes du désir

Voilà un samedi après-midi comme on les aime. Une Meinau joliment garnie, du soleil, une coulée de buts, le leader à terre et trois points de plus qui réinstallent le Racing à l’avant du peloton. On pourra tout dire de nos joueurs cette saison sauf qu’ils n’ont pas de caractère. Brest nous arrivait au bout d’un empilement de rencontres qui ont usé les organismes et l’affaire se dessinait dans l’incertitude après la défaite de Valenciennes, concédée dans les dernières minutes (1-2). Poussés par le vent d’ouest, celui qui vient du kop, les gars de Thierry Laurey ont plié le dossier avec les armes du jour, une volonté de fer et une puissance supérieure qui ont fini par user l’adversaire. Il fallait ça pour remettre la machine dans le bons sens. Chapeau bas !

Et maintenant, direz-vous ! Il reste neuf journées et personne ne peut jurer du classement final. Le Racing nous offre une fin de saison à laquelle nous ne rêvions pas forcément. Il participe à l’emballement printanier et son contrat est déjà largement rempli. Il peut aborder le dernier quart de la compétition sans se prendre le chou. Juste rester dans la ligne, se jeter dans le match qui vient sans penser au lendemain. Sept équipes se tiennent désormais en cinq points sans qu’on puisse, non plus, jurer qu’un trouble-fête qu’on croit déjà éliminé du sprint ne vienne encore bousculer la hiérarchie au prix d’une fin de saison canon.

Le Racing est au cœur d’une bataille sans véritables repères où chacun subit d’étonnantes sautes d’humeur et c’est terriblement excitant ! Meilleur performeur à domicile, le phare alsacien devra pourtant rallumer la lumière à l’extérieur s’il veut élargir encore le champ de ses récoltes, prolonger l’axe du plaisir. Et, pour le coup, ça demande autre chose que le bilan hivernal. Les chiffres ne se discutent pas. Depuis une victoire au Havre (1-0), le 29 novembre dernier, nos Alsaciens n’ont plus gagné le moindre match en déplacement, en championnat. Cinq voyages, deux nuls, trois défaites, deux points sur quinze, 13 buts encaissés (2,6 de moyenne). La valise est trop lourde.

Faut-il pour autant se désespérer alors que cinq déplacements très compliqués vont occuper neuf des dernières étapes ? Auxerre, Reims, Laval, Lens et Niort nous attendent dans cet ordre. Le Racing affronte un parcours très montagneux qui l’obligera à se dresser sur les pédales sans cesse. C’est une fantastique épreuve de force qui le guette. Dans l’esprit de ses rivaux, auxquels les statistiques n’ont pas échappé non plus, l’idée de nous éliminer de la course a sans doute germé. Il faudra toute l’énergie déployée contre Brest pour espérer briser la série. Dans un sprint, l’orgueil et la fierté font autant que la force et le talent. Strasbourg, voyageur de deuxième classe ? Dès lundi prochain, à Auxerre, où nous avons quitté la Coupe de la Ligue (0-2, le 23 août), chez un hôte illustre qui lutte pied à pied pour sa survie en Ligue 2, un énorme combat s’annonce. C’est le jour du printemps, la saison où les oiseaux migrateurs reprennent possession du ciel. C’est le retour des cigognes.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.