Le troisième Rocher - Racing Club de Strasbourg Alsace
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31/08/2019

Le troisième Rocher

L’Europe s’est évanouie jeudi dans une nuit de grand bruit et de pas mal de fureur. Pour le Racing, l’aventure s’est achevée dans la noirceur des tee-shirts arborés par près de 50.000 supporters allemands électrisés, comme un deuil porté à l’avance des illusions alsaciennes.

Les hommes de Thierry Laurey sont tombés chez le demi-finaliste de la Ligue Europa de la saison dernière, seulement éliminé aux tirs au but par le futur vainqueur de l’épreuve, Chelsea. La marche était haute. Un peu trop. Et l’atmosphère générale belliqueuse. Un peu trop.

Le retour aux vestiaires, au repos, juste après l’expulsion de Rebic, a donné lieu à des scènes absurdes. Pour résumer et ne pas étendre la polémique, un peu plus de protection du staff et de nos joueurs qui se sont fait cracher dessus n’aurait pas été du luxe. L’UEFA s’interrogera peut-être sur les raisons pour lesquelles la bâche donnant accès au tunnel n’a pas été actionnée. Cela aurait pu très mal tourner.

A la fin, il n’y a pas à rougir d’avoir échoué dans ce qui aurait été un exploit. L’affaire du Main restera gravée dans la mémoire du groupe. « Elle peut nous faire grandir » a sagement retenu Thierry Laurey. Nous avons vécu un mois d’août dont nous n’aurions osé rêver il y a encore peu de temps. Mais c’est dit. Les feuilles sont tombées avant l’automne et nous voici déjà plongés, trois nuits plus loin, dans un autre beau et essentiel combat, celui de la Ligue 1.

La quatrième journée de notre troisième saison de rang dans l’élite, notre dixième match de compétition officielle, nous offre Monaco et son formidable palmarès de huit titres de Champion dont le dernier, en 2017, indique un indice de force que ne traduit pas encore son entrée en matière cette saison. À la lecture d’un effectif, qui s’est encore étoffé ces jours-ci, il est pourtant écrit que le regain est pour bientôt.

Après Rennes et Francfort, c’est le troisième très gros obstacle de la semaine. Comme un Rocher de plus à gravir. Pour la bande à Mitro, il y aura eu peu de temps pour évacuer la déception et la fatigue accumulée lors du marathon estival. Il faudra puiser au plus profond pour arracher quelque chose en ce premier dimanche de septembre. Mais le groupe entier est déjà tourné vers la nécessité de lutter encore, à la fin d’une semaine harassante.

Plus que jamais, il aura besoin d’une Meinau qui sait être aussi bruyante et accompagnatrice que l’antre de Francfort. Une Meinau qui saura peut-être bien remercier son équipe des émotions offertes depuis plusieurs semaines. Et l’aider à surmonter la somme d’efforts consentis quand, pour de longs mois, la Ligue 1 redevient l’objet de toutes les attentions et de tous les espoirs.

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.