Le sacrifice d’Olivier - Racing Club de Strasbourg Alsace
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24/11/2015

Le sacrifice d’Olivier

Alors qu’Avranches s’annonce ce vendredi, le Racing entame un mois qui, à défaut d’être décisif, sera crucial. Il y a mille raisons de ne pas louper la marche face à la formation entraînée par l’ancien Colmarien Damien Ott, lequel nous a déjà causé bien du tourment à la Meinau avec les SRC. Du Haut-Rhin à la Basse-Normandie, Ott est resté un technicien qui tire le meilleur de ses joueurs. Il est intelligent et malin, capable comme personne de faire déjouer son adversaire. C’est peu dire que l’enjeu est énorme pour nous, sur le plan comptable et symbolique. Trois points de plus gonfleraient notre petit matelas avant d’aborder un mois de décembre infernal. En même temps, Ernest Seka et ses potes réaliseraient le petit exploit d’être restés invaincus à domicile une année entière (*). Ce n’est pas rien.

Avranches, et ses 8 000 habitants, fait face au Mont St-Michel. Pour le Racing, ce sera une colline pénible à gravir, un moment à ne pas se tromper sur l’horaire des marrées montantes de l’attaque avranchinaise. Car, ensuite, il faudra beaucoup consulter celui des trains et des avions. En décembre, trois déplacements terribles se profilent. A Luçon, Bastia et Amiens dans l’ordre d’apparition. Sans compter la venue de Belfort, le 8 janvier. Beaucoup du destin alsacien se joue dans un horizon proche. Avranches est une marche essentielle, immédiate avant de se lancer dans d’incertains périples avec des confrontations face au 1er, 3e et 4e du classement actuel. La tête du National va bouger dans tous les sens. Je me répète volontiers : Avranches représente une étape d’une importance considérable, un préalable essentiel aux affaires à suivre.

Comme jamais, la bande à Jacky devra faire don d’elle-même, sans rechigner jamais, donner son sens au mot « sacrifice ». Elle peut alors se tourner vers Olivier Blondel qui vient d’en être la parfaite incarnation. Je veux parler bien sûr de la faute commise à Sochaux et qui valut son expulsion au gardien strasbourgeois. Olivier Blondel savait très bien ce qu’il faisait en allant crocheter Cissé hors de sa surface. Il s’est obligé à commettre l’irréparable tout en évitant la « double peine » qu’aurait constituée la désignation du point de penalty. Olivier aurait aussi pu penser à sa gueule, éviter la faute pourquoi pas, et rester sur le terrain, lui qui accepte sa position de doublure avec un professionnalisme exemplaire. Blondel s’est puni au nom du groupe et restera en costume pendant deux ou trois semaines. C’est pourtant lui, cette semaine, qui ne cesse de motiver la troupe, de l’enjoindre à se dépouiller. De l’extérieur, on mesure mal l’importance d’une telle attitude, si profitable à Alexandre Oukidja et à l’ensemble du vestiaire. Blondel porte un joli prénom. Olivier, comme l’arbre qui symbolise la paix, la sagesse et l’éternité. Il faudra penser à lui ce vendredi. Faire comme lui, agir sans égoïsme. Le profit en sera collectif.

(*) La dernière défaite à la Meinau remonte au 12 décembre 2014 (0-1 contre Fréjus St-Raphaël).

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.