La bouteille à l’encre - Racing Club de Strasbourg Alsace
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12/01/2016

La bouteille à l’encre

La bouteille à l’encre, si souvent servie dans les articles de mes amis journalistes, est une expression qui date du 18e siècle et trouve son origine dans le caractère opaque des encriers vides que l’on trouvait sur les tables de l’école. J’y ai puisé ma plume d’enfant durant mes années de primaire, tirant la langue pour dessiner de mon mieux les lettres et les mots sans faire de tâche sur le cahier. J’ignorais encore que, bientôt, les phrases seraient ma vie, qu’elles voyageraient à travers le monde, sur un clavier, satellisées, sans encre. Avec une bouteille de temps en temps, je l’avoue.

La bouteille à l’encre évoque le manque de clarté, les positions qui restent illisibles. Vous m’avez vu venir avec mes gros sabots. Le classement du National est une bouteille à l’encre, un authentique carafon d’incertitudes. Vous pouvez l’agiter comme vous voudrez, impossible aujourd’hui de savoir ce qui en sortira au soir du 3 juin prochain. Trois noms en couleront, ceux des bienheureux qui fileront au Ligue 2. Mais, à cet endroit de la saison, le goulot est obstrué par un flot de prétendants d’une densité incroyable. Voyez l’affaire: six longueurs seulement séparent le Racing (29 points), tout frais champion d’automne, du dixième, Orléans (23), notre adversaire de vendredi prochain dans le Loiret. Plus de la moitié de la classe peut encore y croire. L’hiver et le printemps 2016 annoncent des chaleurs formidables.

Les retards risquent de coûter cher

Alors ? Je repense ici aux annotations que mes instituteurs faisaient figurer, parfois, sur les bulletins, sans pitié parfois, histoire de m’inciter à garder le cap. « Manque de soin », « trop d’indiscipline », « chahute en cours », « trois retards en un mois », « travail non rendu », « peut mieux faire ». En regardant au fond de l’encrier, je vois que rien n’a changé, que rien n’est jamais facile, que pour finir en haut, il faut parfois se faire violence.

Dans l’encrier du National, il n’y aura de place ni pour le manque de soin, ni pour l’indiscipline, et les retards risquent de coûter cher. C’est bien de s’en souvenir quand s’achève le premier semestre. Rien n’est acquis quand la meute est aussi nombreuse à souffler dans le cou du Racing. Chaque vendredi offre désormais un exercice compliqué, une équation qui ne sera résolue que dans l’application, le travail et le respect de la fonction. Les élèves de Jacky Duguépéroux le savent : monter dans la classe supérieure est un objectif accessible et difficile, encore long. Il reste dix-sept devoirs à rendre qui vont encore faire couler beaucoup d’encre. Dix-sept devoirs pour obtenir la meilleure note possible. Allez Racing ! A la fin, l’encre aura disparu. Restera la bouteille. Celle que je rêve de déboucher !

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.