Jonas Martin : « Il ne faut pas trahir Poyet » - Racing Club de Strasbourg Alsace
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31/01/2018

Jonas Martin : « Il ne faut pas trahir Poyet »

Joueur au palmarès éloquent, l’Uruguayen, nouvel entraineur de Bordeaux, après avoir été celui de Jonas Martin au Betis Séville, entend s’imposer en Gironde.

Jonas Martin connaît bien Gustavo Poyet, 50 ans, le nouvel entraîneur uruguayen de Bordeaux qui a signé ses débuts en Gironde par une convaincante victoire sur Lyon (3-1), dimanche dernier. Il l’a eu comme coach la saison dernière au Betis Séville et en garde un excellent souvenir : « Son fonctionnement est très différent de ce que j’ai connu en France, se souvient le milieu du Racing. Il laisse une grande liberté aux joueurs et impose peu d’obligations. Mais il ne faut pas le trahir. C’est quelqu’un qui est proche de son effectif, participe aux séances et ne conçoit pas l’entraînement sans un ballon. Il aime le jeu et veut qu’on prenne du plaisir. »

Ce technicien, adepte du Barça et des relances propres à partir de derrière, a pourtant parfois connu quelques problèmes à faire passer son message. Excepté à ses débuts en Angleterre, à Brighton (2009-2013) qu’il a fait monter de 3ème en 2ème division puis à Sunderland (2013-2015) qu’il a maintenu en Premier League et qu’il a mené en finale de coupe de la Ligue, les résultats n’ont pas toujours suivi.

Il n’est resté que six mois à l’AEK Athènes, six mois au Bétis et dix mois en Chine (Shanghai Shenhua). Rien à voir avec sa réussite auparavant en tant que joueur malgré une entrée en matière compliquée à Grenoble en Ligue 2 (1988-1989) en provenance de River Plate à 21 ans : « J’avais été très mauvais. Les mois passés là-bas ont été les plus durs de ma vie. Je ne parlais pas français, je ne comprenais rien, j’étais perdu, et si l’aéroport avait été plus proche je serais reparti très vite.”
Il résiste un an, le temps de côtoyer Youri Djorkaeff, avant de rentrer chez lui puis de rebondir une saison plus tard en Europe. À Saragosse exactement, où il reste sept ans, gagne la coupe d’Espagne en 1994 et la Coupe des Coupes en 1995.

Traducteur de Ranieri

Il file ensuite à Chelsea où il passe quatre saisons, remporte la Coupe des Coupes et la super coupe d’Europe en 1998 puis la Coupe d’Angleterre en 2000. Il évolue tour à tour sous les ordres de Gullit, Vialli, Ranieri. « Les six premiers mois de Ranieri, je faisais son interprète dans les vestiaires, raconte celui que les Espagnols ont surnommé La Radio pour sa facilité d’élocution et son aisance devant les micros. Ce fut une drôle d’expérience, peu agréable car je devais dire des choses parfois déplaisantes à ceux qui était mes coéquipiers ».
En parallèle Gustavo Poyet aligne 26 sélections avec « Céleste », l’équipe d’Uruguay, entre 1993 et 2000, marque 3 buts et remporte la Copa America à domicile, à Montevideo, en 1995, en compagnie entre autres d’Enzo Francescoli, en battant en finale le Brésil (1-1, 5 tab à 3).

Fils d’un ancien capitaine de l’équipe de basket d’Uruguay, père d’un garçon footballeur professionnel à Paphos dans le championnat chypriote, Gustavo Poyet, ingénieur de formation, entend maintenant s’affirmer comme technicien. Les Girondins de Bordeaux dont il est le deuxième entraîneur étranger de l’ère M6 après Ricardo lui ont offert 18 mois pour y parvenir.