Football is coming home - Racing Club de Strasbourg Alsace
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07/08/2021

Football is coming home

Nous n’imaginions pas combien c’était précieux. C’était normal, juste normal. Se lever un dimanche matin, prendre son café, lire le journal à la page des sports, le refermer, faire un tour au jardin, mijoter le repas de midi et, tout doucement, se préparer. Sortir l’écharpe, le drapeau, jeter un œil impatient sur la montre. Enfin, se mettre en chemin, insouciant, content.

Nous ne savions pas le prix de l’ordinaire. La privation nous en a rappelé sa valeur. Peut-être. Tant de gestes condamnés à l’oubli, qui nous reviennent aujourd’hui, que nous attendions et que, dans un plaisir prudent, nous refaisons selon des protocoles encore obligés.

Ainsi, le peuple bleu rentre chez lui. La maison sera presque pleine. La pelouse est belle, les escaliers passés au karcher, les sièges n’ont pas bougé, l’horloge qui ronronne aux écrans, qui dit oui, qui dit non, qui nous attend. Le moment des élans est revenu, les joueurs qui surgissent du couloir, la danse ondulatoire du kop, la vague invisible du vacarme. Football is coming home. Back again.

Le Meinau renaît à sa vie d’avant avec ce Racing-Angers, premier pas d’un long chemin à parcourir, un match empli d’attente, d’espoir, de curiosité et d’incertitude. Finies les rencontres amicales. La compétition, c’est un autre monde, qui dit parfois autre chose que sa préparation. Elle donne un ton, un rythme différent dans sa nécessité de résultat. C’est la première mise aux points.

Le Racing s’y engage, habillé de neuf. Autour de Julien Stephan, un nouveau staff prend place sur le banc. Une page est tournée, une belle page que Thierry Laurey aura contribué à écrire. Sur le pré, de nouvelles têtes. D’autres devraient suivre. Un nouveau maillot. Un nouveau cycle.

Angers se pointe, mené par Gérald Baticle, qui fut l’un de nos grands buteurs, un capitaine écouté, respecté. Angers déboule avec Stéphane Bahoken, qui marqua contre le PSG, dans un soir magique et interminable, un but que la légende inscrit tout près du coup-franc de « Dim ». Un but qui dépasse le prestige et la folie de son instant, un but sans lequel, nous ne le savions pas alors, le destin du Racing aurait basculé.

Réjouissons-nous du moment qui vient, qui nous ramène aux plaisirs perdus. Nous rêvons d’une victoire pour commencer. Elle ne sera pas donnée. Rien ne sera offert, on le sait bien. Mais on entend déjà le murmure de la Meinau, on devine la force qui va pousser l’équipe. C’est quand le bourdonnement reprend qu’on mesure la lourdeur du silence. Forcément, ce sera un beau dimanche.

Cet article a été rédigé par :
Jean-Marc Butterlin

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.