Épisode 13 : l'esprit de famille - Racing Club de Strasbourg Alsace
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14/11/2017

Épisode 13 : l'esprit de famille

Tout doucement, nous glissons vers la fin d’une nouvelle année. Les familles se rassemblent bientôt, près d’un sapin peut-être. A sa manière, le Racing est une famille, aussi. Une famille comme les compose le monde du sport. Multiraciale et temporelle. Réunie le temps de son aventure commune. Dans le vestiaire, ils s’interpellent « frérot » ou « cousin » en se tapant les mains par la paume ouverte, de deux chiquenaudes complices et fugitives. Ils ont leur histoire ensemble. Quelques mois ou plusieurs années de partage. Des joies, des déceptions, des partages, des brouilles parfois. La vie normale et quotidienne d’un monde d’hommes agrégés autour d’un même projet.
On va beaucoup demander à la famille ces prochaines semaines. Huit fois en 35 jours, elle sera au combat. Il sera plus important que jamais de s’avancer unis dans une chevauchée harassante. Tout de suite d’ailleurs, les circonstances y invitent. Ce samedi déjà, contre Rennes, qui reste sur quatre victoires de suite (trois en L1, une en Coupe de la Ligue, dont deux à l’extérieur, à Dijon et Montpellier), la défense du Racing est encore orpheline de quelques-uns. Nuno Da Costa et l’artilleur des espoirs tricolores, Martin Terrier, les deux attaquants titulaires de ces dernières semaines, sont suspendus.
Mais la vie continue, autour d’une famille à recomposer. Le temps d’un match ou plus peut-être. La qualification en Coupe de la Ligue contre St-Etienne a établi une homogénéité de performances quand il est fait appel à ceux qui avaient peu joué jusque-là. C’est un signe que la famille sait se soustraire aux frustrations. On a compris que chacun a sa place dans la conquête. Que ce principe sera même l’un des fondements de la réussite collective. L’empilement des affaires diverses et excitantes jusqu’à Noël activera l’ensemble du personnel. A la fin, si ça veut bien rigoler, c’est cadeau pour tout le monde.
A cet endroit de nos péripéties, je dois dire que la vie intime de notre vestiaire est appréciable. Dans ma carrière de journaliste, j’en ai approché des dizaines d’autres, bien plus explosifs, même quand la victoire représentait le pain hebdomadaire. Les conflits égotiques y étaient le ferment quotidien. Je trahis un peu le secret du lieu mais un qui ne joue pas souvent me confiait l’autre jour que c’était normal d’en aligner deux autres dans son périmètre d’activité. Que, pour autant, il ferait tout pour bousculer la hiérarchie du moment. La concurrence est un domaine qui se faufile entre affrontement et émulation. On dirait qu’ici on préfère la deuxième option. Celle qui fait avancer la famille.

Je vous dis à la semaine prochaine !

Allez Racing et salut bisame !

Jean-Marc Butterlin a été Chef des Sports du journal « L’Alsace » et Grand Reporter au journal « L’Equipe ». Il est membre du Conseil d’Administration de l’Association Racing Club de Strasbourg Alsace.